Finalement, le gouvernement a bien été obligé de réviser à la baisse ses prévisions de croissance pour 2009 et 2010. La crise mondiale, accélérée par la tourmente boursière, lui en fourni l'occasion. En France cependant, le ralentissement a démarré avant tout le monde, et les "réformes" de la présidence Sarkozy n'y ont rien changé.
Récession mondiale
Une fois n'est pas coutume, Christine Lagarde a été prudente. En 2007, elle avait attendu des mois aavant de reconnaître que les prévisions de la totalité des instituts français et européens étaient ... correctes. Pour l'an prochain, elle juge «très probable» que le gouvernement soit amené à réviser en novembre sa prévision de croissance. cette dernière est fixée à 1% pour le budget 2009, mais «l'épisode de crise financière aigue qui s'est déclenchée à la fin du mois de septembre» remet tout en cause. Belle excuse !
«Nous estimons prudent et respectueux de disposer du taux de croissance pour le troisième trimestre, qui sera connu le 14 novembre, ainsi que de la prévision de la Commission européenne pour ajuster la prévision de croissance pour 2009»Budget anachronique
Nicolas Hulot a beau jeu d'appeler les députés à voter "à l'unanimité" les dispositions du Grenelle de l'Environnement. Ces dernières comportent des compromis sérieux avec les ambitions initiales, comme nous vous le rappelions il y a quelques jours. Le député vert Yves Cochet avait replacé l'enjeu des débats. Pour Christine Lagarde et Eric Woerth, le budget 2009 et "juste et écologique". La ministre de l'Economie s'est félicité de la «disparition organisée en trois ans de l'imposition forfaitaire annuelle» (sur 3 ans), des mesures en faveur de l'agriculture biologique et du plafonnement en faveur des niches fiscales. Sur ce dernier point, elle annonce «un plafonnement à 140.000 euros» des avantages Malraux pour restaurer les bâtiments sauvegardés, et "un plafonnement de 40.000 euros ou 15% du revenu pour les réductions d'impôt outre-mer», et la fin des avantages fiscaux consentis aux loueurs de meublés professionnels."
Côté promesse d'équilibre des comptes, on est loin de l'objectif. Sans donner aucune explication, la ministre a expliqué : «Afin de nous rapprocher le plus possible de l'équilibre budgétaire en 2012, nous nous engageons à mettre en œuvre un ajustement structurel des finances publiques de 0,5% de PIB par an, et ce dès 2008». Où seront donc réalisés ses "ajustements structurels" ?
Ce budget ne contient aucune mesure sociale en matière de santé, ne remet pas en cause les avantages fiscaux pour les plus riches voté il y a un an (combien de fois faudra-t-il rappeler que le bouclier fiscal a bénéficié à 615 contribuables ayant un patrimoine de plus 15,5 millions d'euros et des revenus annuels supérieurs à 42 000 euros, qui ont capté 63% du coût total du bouclier, soit 144 millions d'euros ?), ni la défiscalisation des heures supplémentaires qui coûte sans rapporter.
Les banques françaises sous perfusion ?
Bizarrement, la France de la banque ne manquerait pas de liquidités. C'est plutôt le crédit aux entreprises et aux particuliers qui est en passe d'être asphyxié par la méfiance généralisée. Pourtant, Christine Lagarde a confirmé lundi 20 octobre que 6 banques françaises allaient recevoir 10,5 milliards d'euros de la part de l'Etat d'ici la fin de l'année, sur une enveloppe de 40 milliards débloquée dans le plan d'urgence voté le 14 octobre dernier.
Dans le détail, le Crédit Agricole recevra 3 milliards d'euros, BNP Paribas 2,55 milliards d'euros, Société Générale 1,7 milliard, Crédit Mutuel 1,2 milliard, Caisse d'Epargne 1,1 milliard et Banque Populaire 950 millions, a-t-elle ajouté.
Cet apport de fonds est rendu indispensable pour que ces banques soient "en mesure de financer correctement l'économie", a précisé la ministre après une réunion avec les dirigeants de ces banques. Etait également présent, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. Il a souligné que "l'émission de titres subordonnés souscrits par l'Etat permettrait aux groupes bancaires concernés d'assurer le financement de l'économie" et "de maintenir un haut niveau de solvabilité des banques"... tout en assurant que ces groupes présentaient "actuellement un niveau de fonds propres tout à fait suffisant". (source)
Ami Sarkozyste, où es-tu ?&alt;=rss