David Bescond pour Rebelles.info (http://www.rebelles.info/)
Désormais, en accord avec la rédaction de Rebelles.info, la rubrique les brèves du jour sera
régulièrement publiée sur drzz.
Faut-il favoriser le travail le dimanche ? Vaste question. Mais ce qui
m'étonne c'est que ni les médias, ni les intellectuels ne soulignent le dilemme qui traverse actuellement le peuple de droite sur ce sujet. Car cette question oppose deux
valeurs traditionnellement associées à la droite. D'un côté les valeurs familiales et religieuses qui veulent que le dimanche soit le moment des retrouvailles familiales et spitituelles. De
l'autre les valeurs individuelles qui veulent qu'on favorise notamment la libre entreprise en supprimant les freins à son épanouissement. Mais à titre personnel je suis opposé à
une généralisation du travail le dimanche. Pour moi la famille c'est primordiale. Le dimanche est souvent le seul moment de la semaine où tous ses membres peuvent se retrouver pour faire des
activités communes ou tout simplement partager le plaisir d'être rassemblés. Pour moi le dimanche doit également permettre aux individus de s'élever. Pas seulement spirituellement mais
aussi intellectuellement, sportivement, culturellement en pratiquant des activités que le rythme de la semaine ne permet pas d'effectuer. Et puis je ne peux qu'éprouver un profond
dégoût, un mépris absolu devant des couples qui ne trouvent rien d'autres à faire le dimanche que de s'enfermer dans des magasins ou des centres commerciaux avec leurs enfants pour dépenser de
l'argent. Pathétique, pitoyable. Doit-on, pour pemettre à ces imbéciles de pouvoir combler leur vide exitentiel, remettre en cause des piliers de la structure familiale et sociétale
? Je ne le pense pas. L'économie c'est capital, c'est important. Ce n'est pas moi qui vais contester cela. Mais on ne peut résumer la force d'un modèle de société à son pouvoir d'achat, à
sa capacité de consommation. Voilà le débat est enfin lancé. A vous de le faire vivre.
Mais quelle mouche a piqué Angela Merkel ? Lors
du sommet de l'Union européenne, la semaine dernière, elle a réussi à imposer son refus d'un plan Paulson à l'européenne dont elle ne voulait en aucun cas comme je l'indiquais dès le 08
octobre (http://www.rebelles.info/article-23465408.html). Grâce à elle l'UE évite ainsi les turpitudes d'une mesure stupide, coûteuse est inutile. Mais plus fort encore, c'est l'Allemagne qui considère avec scepticisme l'idée
que des pourparlers entre le gouvernement de Kaboul et les taliban contribuent à stabiliser l'Afghanistan. Selon le ministre de la Défense, Josef Jung "Il faut évaluer une telle approche
avec la plus grande circonspection (...) Si le gouvernement afghan voit une chance d'écarter de ces mouvements radicaux des éléments qui souhaitent
aider à la reconstruction, il faut que ces groupes renoncent clairement à la violence." Décidément c'est le monde à l'envers. L'Allemagne qui se voit souvent accusée de
modération par Washington et Londres dans sa lutte contre le terrorisme et l'islamisme se permet aujourd'hui de dire à ses alliés qu'ils font fausse route et qu'il est urgent qu'ils se RESAISISSENT
! Je n'ai qu'un mot à dire à la chancelière : BRAVO ! Elle est sur la même ligne que Rebelles.info (http://www.rebelles.info/article-23637548.html). Mais il y a encore plus incroyable. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a lancé
une mise en garde contre les négociations entre le gouvernement afghan et les talibans, encouragées par certains pays occidentaux : "Nous leur conseillons de réfléchir aux conséquences des
négociations qui se déroulent dans la région et en Europe et de ne pas se faire mordre pour la seconde fois par un serpent en mettant la main dans le même trou". Cela m'est pénible de
constater que le ministre iranien des Affaires étrangères fait preuve sur le sujet d'une plus grande lucidité et intelligence que Bernard Kouchner ou Condoleezza Rice. Le monde à l'envers je vous
disais.
En
revanche je constate avec délice, n'ayons pas peur des mots, que mon opposition au Plan Paulson fait de plus en plus d'émules aujourd'hui. Lorsque j'ai dénoncé dès le 28
septembre (http://www.rebelles.info/article-23195689.html) ce plan comme étant totalement absurde j'ai eu de nombreux mails pour me demander de quel droit et du haut de quels diplômes je pouvais me permettre de critiquer un plan
encensé par les marchés et les économistes du monde entier. Aujourd'hui que le mirage se dissipe la belle unanimité s'est envolée. Le plan de sauvetage des banques américaines suscite aux
Etats-Unis de plus en plus de critiques, les apports d'argent frais promis aux institutions financières contrastant avec le probable renchérissement du crédit pour leurs clients et le creusement
des déficits publics. La présidente de l'agence fédérale américaine de garantie des dépôts bancaires (FDIC), Sheila Bair, s'est montrée la plus critique dans le Wall Street Journal, après avoir
pourtant été associée à l'élaboration du plan du Trésor. "Pourquoi les politiques ont-ils tellement tenu à ce que l'on n'aide pas les emprunteurs de manière excessive, alors qu'ensuite nous
fournissons cette assistance massive à un niveau institutionnel ? Je ne le comprends pas". Quant aux journaux du groupe McClatchy il se pose la question suivante
: "Que se passera-t-il si les banques s'assoient sur cet argent ? Bonne question. C'est un peu ce qui s'est passé avec les 800 milliards de dollars de prêts d'urgence à
court terme que la Réserve fédérale a injectés dans le système bancaire ces derniers mois". De plus en plus d'analystes partagent cette crainte.
"C'est la faille de ce plan : il n'y a aucune garantie que les banques utiliseront cet argent pour prêter de nouveau, pour redonner confiance dans le marché du crédit. Elles peuvent aussi
s'en servir pour renforcer leurs bilans" selon Gregori Volokhine, de Meeschaert New York. "Ce choix de récompenser ceux qui ont manqué de moralité en diminuant leurs intérêts au détriment de ceux qui ont été prudents
et des contribuables américains est une des cause des calamités économiques et financières actuelles", a renchéri Bill King, de M. Ramsey King Securities. Et oui, il fallait peut-être y
réfléchir avant et ne pas stigmatiser avec outrance les élus républicains et démocrates qui avaient eu la lucidité et le courage de s'opposer à cette folie lors d'un premier vote au Congrès. Mais
on sait que dans nos démocraties l'esprit moutonnier l'emporte trop souvent. La réflexion vient plus tard afin de réparer les dégâts.
Le président de l’Association italienne des victimes du terrorisme
Giovanni Berardi (photo) – le fils de Rosario Berardi assassiné en 1978 par les Brigades rouges, a déclaré vendredi avoir écrit à Carla Bruni-Sarkozy pour protester contre l’annulation de
l’extradition de l’ancienne terroriste Marina Petrella. Voici sa missive : "Peut-être qu’en raison
de son jeune âge, elle ne se souvient pas ce qu’il est survenu en Italie durant les “années de plomb”. Peut-être ne sait-elle pas qu’elles coûtèrent à notre pays 500 morts, plus de 5 000 blessés et
des dizaines de milliers d’attentats, d’affrontements et de sang qui frappèrent également notre ville de Turin, laquelle a compté des dizaines de morts, de victimes innocentes… Nous n’avons ni
ressentiment, ni volonté de vengeance, je voudrais simplement qu’après 30 ans l’on reconnaisse aux victimes leur droit à la justice". L’Association italienne des victimes du
terrorisme manifestera le week-end prochain à Paris contre la décision de Nicolas Sarkozy de ne pas extrader vers l’Italie la terroriste Marina Petrella.
Bravo Sarkozy. C'était le titre de l'article de notre
chroniqueur Gérad Pince (http://www.rebelles.info/article-23738304.html) pour décrire l'attitude de Nicolas Sarkozy pendant la crise financière. Quant à moi, si je suis plus
circonspect devant les initiatives de notre président durant cette crise, je tiens cependant à le féliciter pour une double raison : son attitude équilibrée envers la Russie durant la
crise avec la Géorgie et sa capacité à comprendre ensuite que l'Europe a tout intérêt à ne pas rejetter Moscou. Il suffit de lire notre dossier sur le Caucase pour comprendre que nous ne
pouvions que nous féliciter du plan proposé par Nicolas Sarkozy puisqu'il recoupait dans les grandes lignes ce que nous proposions. Son application actuellement sur le terrain prouve qu'il
n'était pas aussi mauvais que certains le disaient. Inutile donc de revenir dessus. Plus intéressante est l'attitude du président français envers la Russie après la crise. Le 08 octobre
l'Elysée a décidé de prendre au mot le président russe. Celui-ci avait en effet demandé que l'on remette à plat l'architecture de sécurité en Europe en évoquant une "civilisation
européenne" dans laquelle la Russie aurait toute sa place. Nicolas Sarkozy lui a répondu en proposant que se tienne en 2009 un sommet de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération
en Europe (OSCE) et en offrant à la Russie la perspective d'un "espace économique commun" entre l'UE et la Russie. J'approuve à 100 % l'initiative du président français d'autant
plus qu'il a souligné que les Etats-Unis devaient garder un rôle essentiel dans la sécurité de l'Europe. Cette initiative française risque cependant de faire grincer des dents chez nos partenaires
scandinaves ou de l'ancien bloc soviètique qui ont une ligne très dure vis-à-vis de Moscou. Je pense cependant qu'il est fondamental d'arrimer la Russie à l'Europe. De lui offrir une
alliance viable, sincère. Il en va de notre intérêt. Cela n'est pas inconciliable avec le maintien de notre alliance avec les Etats-Unis. Je ne peux qu'applaudir Nicolas Sarkozy de l'avoir
compris. Cela sera cependant long, très long mais l'enjeu est d'importance. Ne désespérons pas la Russie car cela reviendrait à désespérer de l'Europe et de l'Occident.
David Bescond pour Rebelles.info (http://www.rebelles.info/)
David Bescond pour Rebelles.info (http://www.rebelles.info/)