Faux anti-conformisme qui tape dans le sens de la grogne commune, facile rébellion de fauteuil où l’anonymat permet tous les excès non assumés, jetés à l’assemblée friande de gueulantes par procuration.
La question des médias tient du paradoxe : les mêmes qui, aujourd’hui, suspectent les refrains médiatiques de résulter d’une fumeuse conspiration des puissants (comme si leurs intérêts allaient dans le même sens et qu’une action concertée impliquait les grands médias), auraient hurlé, trente ans plus tôt, à la sous-information, aux secrets cultivés, à l’indigne dissimulation de faits dramatiques. Finalement, en ligne de mire, toujours l’idée qu’on nous cache quelque chose, mais au silence radio stigmatisé s’est substitué le brouhaha accusé de détourner l’attention, tel un leurre de réalité.
Evidemment, le plein aux as à tous les torts et le petit porteur doit être plaint. Rapprocher les comportements pour cesser les anathèmes incohérents. Pourquoi ne pas voir dans la démarche du trader confirmé, de l’amateur boursicoteur comme du joueur de Loto la même tendance qui pousse à s’en remettre à d’irrationnelles données ou intuitions ? Le culte de la rumeur pour tout indicateur doit-il être descendu si l’on ne décrie pas cette obsession du retour immodéré sur modeste investissement, le fondement même qui capte l’accoutumance des modestes à ce jeu de hasard ? Confiez quelque fortune à ces cohortes de joueurs de la classe moyenne, et vous multiplierez l’activité des bourses, pour une chute encore plus abyssale…