Un plan de développement territorial pour Crans-Montana

Publié le 20 octobre 2008 par Danielle

Crans-Montana dispose aujourd’hui d’un plan de développement territorial cohérent qui servira de fil rouge aux autorités politiques. «Les divers acteurs qui iront à l’encontre de ce plan globale devront argumenter», signalait le rapporteur du groupe Jacques Emery lors de l’assemblée des délégués du 13 octobre dernier. Le plan global n’a pas (pour le moment en tous cas) valeur contraignante, mais à chaque fois qu’une décision s’écartera de ce fil rouge, la cohésion globale perdra de sa substance. «Il ne s’agit pas d’un projet rigide, sans flexibilité, mais d’un cadre qui laisse grande latitude aux réalisations», rassure Jacques Emery. Tout cela sera présenté et discuté avec le public intéressé les 27 et 28 novembre prochains.


Agir de manière cohérente plutôt que de se disperser

Ne pas subir le développement, mais le planifier en donnant une affectation spécifique à chaque pôle de la station, voilà l’esprit qui sous-tend les travaux du groupe Urbanisme et Mobilité dépendant du Plan directeur intercommunal (PDI). Lors de l’Assemblée des délégués de mercredi 13 octobre, les personnes présentes ont validé une nouvelle étape de la démarche, une démarche en trois volets: ils ont dit oui à ce que les architectes appellent les «pôles programmatique » (en résumé, la mission de chaque pôle), le schéma de circulation automobile et les parkings, enfin la circulation des transports publics.

Lignes directrices pour l’urbanisme

Ce projet territorial a été une formidable opportunité de réfléchir sur un espace appartenant à six communes, il permet désormais de définir des lignes directrices au niveau de l’urbanisme. C'est-à-dire qu’il localise et implante les objets publics existants ou à créer (Maison du tourisme, crèche-UAPE, casino, parkings de captage, patinoire, piscine, etc.). Le projet validé par les autorités de l’ACCM dessine l’espace public et articule les noyaux historiques, il met en place un système de circulation automobile réduite à l’intérieur du centre, il réorganise les transports publics tant au centre qu’à la périphérie et la proche région.

Un instrument formidable

Quels sont les avantages de disposer d’un tel instrument au niveau des six communes? L’outil est fondamental: il nous donne un choix d’options à prendre pour l’avenir (on parle là d’une vingtaine d’années…), il nous donne une meilleure visibilité régionale (notamment au sein de l’Agglomération Sierre Crans-Montana); cet instrument témoigne d’une volonté commune d’orienter l’aménagement de son territoire, de dessiner le futur pour ne plus le subir par un aménagement «sauvage» dont la collectivité perdrait le contrôle. «Disposer d’un plan d’aménagement territorial est utile aussi pour démontrer aux organisations environnementales que les collectivités tiennent leur destin, dans le respect des règles fondamentales d’aménagement du territoire; cet instrument facilite d’autre part un dialogue constructif avec les autorités cantonales et fédérales de l’aménagement du territoire, dont nos collectivités dépendent», nous explique l’architecte Isabelle Evéquoz mandatée par le PDI pour mener à bien ces travaux. Avec un instrument de planification, les décisions concernant le défrichage, le changement de zone ou la mise en valeur de certains éléments deviennent plus aisés car les demandes sont motivées par une volonté commune de réfléchir sur son territoire de façon globale, de modeler une matière urbaine et d’agir sur les espaces publics jusqu’à les mettre en relation les uns avec les autres.

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Du papier au concret: une affaire de planification et de… moyens financiers

Au terme d’un tour d’horizon de l’avancement des travaux de chaque groupe du Plan directeur intercommunal, les délégués ont pu constater combien le PDI est devenu une pièce maîtresse de la gouvernance. Mais il ne s’agit encore et toujours que de papier, diront certains. Rapporteur de la Commission des finances de l’ACCM, Benoît Robyr a salué la myriade de projets qui se trouvent dans l’escarcelle de l’Association, mais il aussi fait part d’une certaine inquiétude quant aux finances nécessaires à la réalisation de tout cela. Il a demandé qu’en 2009 l’ACCM mette des chiffres à côté de tous les projets travaillés par le PDI pour voir qu’est-ce qui est réalisable et dans quel délai. Jacques Emery, pour le PDI, a précisé que nous sommes dans une première étape où il s’agissait de commencer par voir ce que nous pouvons idéalement faire, «nous ne sommes pas encore assez avancés pour donner des chiffres, mais il est certain que nous ne réaliserons que ce qui est supportable pour nos communes.» Président de la Commission PDI, Claude-Gérard Lamon a rappelé que le devoir du politique est de gouverner, «et gouverner c’est prévoir, donc planifier. L’ACCM a pour but de réaliser cette planification et c’est la première fois que la chose est faite à cette échelle. L’ACCM amène de la qualité en termes de conception et de planification. Le PDI ira ensuite devant la Commission des finances et nous travaillerons ensemble sur la faisabilité des différents projets, par ordre de priorité et selon nos moyens financiers.» Le plan marketing territorial et la planification quadriennale seront justement les outils pour cadrer le tout. Paul-Alfred Mudry a rappelé qu’avec ce plan directeur intercommunal, Crans-Montana cherchait à avoir une vision globale et cohérente pour 20 ans: «Nous avons maintenant un fil rouge, ce n’est ni la Bible ni le Coran, cela est appelé à évoluer, il s’agit d’un outil qui servira aux générations futures de politiciens. Il ne faut pas avoir peur de la myriade de projets, si de temps en temps il s’en concrétise un, c’est bien. Vous savez, 20 ans c’est vite passé!»