Situé à une dizaine de kilomètres de Lodève, sur un plateau désert dominé par les falaises du Larzac, le prieuré Saint Michel de Grandmont est un de ces lieux privilégiés où la spiritualité s'y exprime à travers des monuments datant de la fin du Néolithique jusqu'au Moyen Age. Particulièrement épargné par le temps et les guerres de religion qui sévirent dans la région, le petit monastère appartint pourtant autrefois à l'un des ordres monastiques parmi les plus stricts du Moyen Age : l'Ordre de Grandmont en Limousin.
Un lien déjà chargé d'histoire
Ce n'est certainement pas par hasard que le lieu ayant servi à l'implantation du prieuré Saint-Michel de Grandmont a été choisi par les moines de cet ordre né au Moyen Age. Toutes les études archéologiques menées sur ce site semblent en effet démontrer qu'il a été habité depuis plusieurs milliers d'années. A l'appui de ces thèses, la présence sur le terrain, et dans les proches environs, de nombreux dolmens, en plus ou moins bon état de conservation, mais qui prouvent l'existence de l'homme depuis la période néolithique (fin de la Préhistoire).
Une étude de l'implantation de ces dolmens montre en effet qu'ils sont relativement alignés en bordure du Plateau du Larzac, puis en-dessous de ce plateau sur deux terrasses plutôt orientées vers le Sud. La présence de nombreuses sources dans cette région, comme sa position privilégiée en surplomb de plusieurs vallées en ont fait un lieu priviliégié pour l'homme.
Dans l'actuelle propriété privée incluant le prieuré de Saint-Michel de Grandmont, deux dolmens érigés et les traces d'un 3ème sont encore visibles. Situé à l'ouest du prieuré, le plus connu en même temps que le plus exceptionnel, avec son ouverture en porte de four, est sans conteste celui du Coste Rouge. A l'est du prieuré, le Dolmen du Belvédère, relevé depuis quelques années par les actuels propriétaires, se trouve à proximité d'un autre dolmen, malheureusement en ruine, mais qui permet, grâce aux fouilles effectuées récemment par le Groupe Archéologique Lodévois, d'en délimiter les contours. S'il est désormais acquis que les dolmens n'étaient autres que des sépultures collectives, pouvant en certains lieux contenir plusieurs dizaines de corps, plus énigmatiques et prêtant à toutes les hypothèses, même les plus saugrenues, sont les pierres taillées disséminées dans le parc du prieuré.
Habité depuis des milliers d'années, ce lieu n'a pourtant élaboré sa renommée qu'au Moyen Age, date à laquelle fut construit le prieuré Saint Michel de Grandmont.