« Vivre son propre corps veut dire également découvrir sa propre faiblesse, la tragique et impitoyable servitude de ses manques, de son usure et de sa précarité. En outre, cela signifie prendre conscience de ses fantasmes qui ne sont rien d’autre que le reflet des mythes créés par la société… le corps (sa gestualité) est une écriture à part entière, un système de signes qui représentent, qui traduisent la recherche infinie de l’Autre. » Gina Pane
"Et voilà, je l'ai mon sommet, mon roc, mon cap, que dis-je, ma péninsule. Ma série de péninsules.
W. l'a dit : « what a fucking idea! If you jUMP, i jUMP. »
Dès mon élection, mes amis journalistes le disaient déjà : « Sarkozy devrait mettre en place ses propres contre-pouvoirs. » Et voilà. Et pour preuve, j'ai voulu et je fais les « Etats généraux de la presse ». Même Joffrin a dit : "C’est une idée juste." Fidèle quatrième pouvoir ; le mien...
Je contrôle toute la chaîne de production, une véritable industrialisation du sens.
Je défais et je refais, je m'aligne et je refonde, j'agis et je critique l'action. Je suis un système complet et stable ; les autres croient qu'il n'y a rien d'autre... Le zéro et l'infini.
On commence à peine à se rendre compte à quel point Chirac a été un ralentisseur de la modernisation, un révolutionnaire inerte dans un seul pays. Moi, je suis dynamique. Au temps linéaire et mou de la vieille France, j'oppose un temps pliable à l'envi, selon mon envie. Bon, ce sont de vieux trucs mais il suffit de dire que cela est moderne pour que ça le devienne. Mon truc, c'est la psychologie.
Regardez mon plan de sauvetage du système financier français... Ca, c'est de la refondation.
http://www.marianne2.fr/L-Etat-cree-une-societe-ecran-pour-preter-320-milliards-aux-banques-sans-avoir-l-air-de-s-endetter_a92282.html
http://www.lesechos.fr/info/france/300301763.htm?xtor=RSS-2010
Quelque chose de nouveau mais qui est la même chose parce que ce qui est est tout de même vachement bien. Les « socialistes » pensent la même chose mais ils sont moins modernes. Ils disaient faire quelque chose de différent tout en faisant la même chose ; moi, je fais la même chose tout en affirmant que ça ne sera plus comme avant. Les « socialistes » ont vidé l'église Saint-Bernard à coups de matraque ; moi, je sauve Petrella. Mais, dans les deux cas, nous sommes les responsables de la situation.
Là, le capitalisme financier a merdé (pas ma politique, pas mes réformes, rien à voir, hein), ça c'est vu. Un incident. Tout le monde sait que c'est mon monde, notre monde, qui a créé cette « crise ». Toute cette histoire n'a jamais ému grand monde, c'est l'Histoire.
C'est le cours des choses ; les hedge funds, c'est aussi de la richesse et la richesse engendre la richesse et elle coule sur les plus pauvres.
http://www.paroles.net/chanson/13238.1
Les choses qui se voient, c'est pour moi car je suis une chose qui se voit. Alors je vais refonder. Tous mes amis crient au miracle, c'est une révolution qui se déroule sous nos yeux, une révolution pragmatique, réformatrice. C'est la privatisation de la révolution par ceux-là même qu'elle est censée défaire. Ha, mon grand soir... J'entends quelques puissants éditorialistes feuler sur ma cuisse. S'est-on jamais offusqué de voir un chien baver au tintement d'une clochette ?
"J'ai eu un chien, une fois, un labrador. Un animal très beau, très intelligent mais intenable. Un mâle dominant, m'avait prévenu le vétérinaire. Voyez-vous, j'ai dû m'en séparer. Il ne faut jamais laisser deux mâles dominants dans un même endroit et aujourd'hui, le mâle dominant, c'est moi..."
http://www.lemonde.fr/politique/article/2008/10/09/nicolas-sarkozy-dominique-de-villepin-fatale-attraction_1104995_823448.html
Vous le savez autant que moi, toute cette agitation est la simple continuation de l'exercice de la domination. Mais je suis votre ami, je pense comme vous puisque c'est moi qui le dit : le système est excessif, inégalitaire, immoral (mouarf) et il faut le refonder. Ce qui était beau hier sera beau demain. Botox, liposuccion, péniplastie...
La peopolisation, ça n'est pas qu'une histoire de vie privée/vie publique. C'est surtout de la norme, un apprentissage du regard. C'est une incarnation des pouvoirs. Regardez mon corps, dites mon nom, l'Histoire continuera.
Face aux corps qui s'immolent par le feu, qui se suicident en prison, qui souffrent, j'expose mon corps (photoshopé) agissant, symbole à abattre, à chérir, à rêver. Forme de la dépolitisation. Régime (Protée inique) de choc afin de liquider ce qui reste de politique ici.
Plus les corps souffrent, plus le corps politique se décharne, plus le mien exulte, plus mon nom clignote sur les vitrines. Et Mon opposition ne voit que ça ; mon petit spectacle. Serge Daney disait, à peu près, qu'enfant, il n'aimait pas les cartoons car la souffrance y était absente (putain, la référence...). Mes enfants, ne soyez surtout pas si lucides, ne regardez pas ce qu'il se passe dans la salle. C'est une projection publique.
La critique du capitalisme devient la critique de la finance devient la critique de quelques voyous devient la nécessité de moraliser devient la victoire du capitalisme devient la victoire de mes homologues devient la victoire de mon corps en action.
Mes chers compatriotes, continuez à me regarder, continuez à me nommer. Ne me lâchez jamais. Attachez-moi, s'il le faut.
Et pour le chômage, la paupérisation, la violence, demandez Fillon ; il n'a pas de face."
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