Pendant les vacances j’ai lu presque 2 livres et ça m’a fait réaliser combien la lecture me manquait. Alors j’ai lancé un défi à Epicure après avoir vu un truc semblable dans un blogue américain : et si on traitait d’un livre à chaque semaine sur le blogue pendant un an? Disons que le défi est moins important pour ma douce, qui doit bien lire trois livres pendant que je peine à passer au travers d’un seul. Elle a donc immédiatement accepté. Alors à partir d’aujourd’hui et ce, pour la prochaine année, nous publierons un billet sur notre lecture des deux semaines précédentes (sortez vos calculatrices: nous sommes deux et alternerons à chaque semaine, ce qui nous laissera deux semaines pour terminer la lecture). J’ai le plaisir de débuter la séquence.
Nick Hornby est probablement l’un des 10 plus grands fans du club de football anglais Arsenal au monde. Vraiment. Pendant les matchs, il sue à grosses gouttes et respire difficilement. Lorsque le club perd, Hornby ne reprend goût aux choses et personnes qui l’entourent que le lendemain; lorsque le club gagne, l’auteur pousse un grand soupir de soulagement. Son humeur dépend du classement d’Arsenal. C’est le lot des obsessifs.
Tel est le sujet de Fever Pitch , récit autobiographique de l’auteur anglais Nick Hornby, qui a écrit plusieurs best-sellers planétaires (dont High Fidelity et About A Boy, qui ont été porté au grand écran). Dans Fever Pitch, il livre avec humour une facette surprenante de sa personnalité, celle d’un gars complètement gaga de son équipe préférée depuis la tendre enfance. Chaque court chapitre a pour contexte un match impliquant Arsenal qui a eu des conséquences déterminantes dans la vie d’Hornby. On se rend compte que sa passion pour le foot a influencé sa vie entière: ses relations amicales, amoureuses et parentales, sa santé, son travail, son quotidien. À la fin, il accepte son état avec fatalité. Il sera toujours un fan obsédé et doit apprendre à composer avec cela.
On rit beaucoup à la lecture de Fever Pitch car son auteur est doué d’un humour fin et subtil. Il possède aussi un sens aigu de l’autodérision qui le rend immédiatement sympathique. Mais au fil de la lecture on devient de plus en plus mal à l’aise en constatant combien il est à la merci de quelque chose que la grande majorité des gens considère tout à fait banale. Comme l’auteur le dit lui-même: "Certains admirent ma passion pour Arsenal. Moi, j’aimerais être comme ces gens, qui n’ont pas mal à l’estomac en se levant le matin le jour des matchs". C’est fort, quand même.
Nick Hornby en profite également pour dénoncer la violence qui caractérise les rivalités de son sport préféré, une violence qui se matérialise dans les gradins des stades. Il raconte entre autre une anecdote où il a découvert deux supporters de l’équipe adverse poignardés près du stade après une rencontre de championnat. Au Québec on trouve parfois le fanatisme pour les Canadiens complètement à côté de la coche, mais en lisant Fever Pitch (et après mon séjour en Angleterre) j’ai réalisé combien les Européens perdent carrément le nord quand il est question de foot.
Fever Pitch propose une lecture divertissante. On en apprend beaucoup sur son auteur et pas mal sur le football made in England . Le livre m’aura certainement donné le goût de lire du Nick Hornby - version roman.