En salles. Un beau jour, sans que rien ni personne ne puisse expliquer le phénomène, une épidémie de cécité frappe une partie de la population. Les infectés sont placés immédiatement en quarantaine afin d’éviter la propagation de la maladie. Livrés à eux-mêmes, dans des conditions absolument sordides, ils doivent s’organiser pour survivre. Bien qu’épargnée, la femme d’un ophtalmo (Julianne Moore, blonde) ayant contracté la maladie décide de partager leur sort. Elle devient le témoin privilégié de la lente descente aux enfers de ce groupe sans repère, dans lequel chacun n’est préoccupé que de sa survie.
Une parabole, c’est pas du cinéma.
Autant La cité de Dieu faisait preuve d’une fraîcheur revigorante dans la façon de filmer, autant Blindness est plombé par son aspect démonstratif et sentencieux. Meirelles a bien changé. En deux films, il est passé de jeune cinéaste prometteur à vieux cinéaste dépassé (sans passer par la phase de maturité qu’on attendait tous). Sacrifiant le scénario sur l’autel de sa parabole, il empêche le spectateur de s’accrocher à un bout d’histoire, un personnage…La ville, victime du fléau (divin ?), est une sorte de Babel dans laquelle toutes les nations se croisent mais ne se regardent pas. Les personnages, auxquels le réalisateur évite de donner des noms, sont des principes venant étayer une thèse…Il fallait bien les rendre aveugles pour leur faire prendre conscience que sous le vernis de la culture se cache des bêtes prêtes à toutes les indignités pour satisfaire leurs instincts primaires. Et évidemment, seuls l’amour et la solidarité permettent de dépasser les égoïsmes destructeurs. Céline Dion ne dit pas autre chose mais elle a le mérite de faire tenir son message en 2min30 et d’éviter les salles de cinéma.
Mon conseil : Lire le bouquin dont est tiré le film (L’aveuglement de Saramago). Et attendre, en croisant les doigts, le prochain film de Meirelles.
Sentenza.