La sagesse peule prône « qu’on n’attende celui qui ne viendra jamais, qu’on ne poursuive celui qu’on rattrapera jamais, qu’on ne haïsse celui qu’on ne se séparera à jamais, qu’on ne cueille l’inaccessible à jamais ».
En ces moments de souffrances, de peur, d’incertitudes, d’interrogations sur l’avenir d’un monde jeté dans les abîmes sombres par l’insouciance de quelques assoiffées de la richesse ostentatoire et du pouvoir, l’Amérique des rêves pour des lendemains meilleurs doute et se refugie dans l’angoisse.
Quand la blessure arpente les ruelles de la mort, il ne reste plus qu’à espérer qu’elle croise l’ombre de la guérison, avec tant d’injustices habillées par des solidarités insignifiantes, on ne peut s’étonner que l’Amérique des passées douloureuses converge vers la promesse d’un homme porteur d’espoir et d’espérance, peu importe sa typologie même si celle-ci reste idéalisée dans l’imaginaire de ce qu’on appelle l’Amérique profonde. L’actuelle crise boursière sape la vision cette civilisation basée sur de l’argent roi, dont l’insolence de certains intellectuels et dirigeants politiques ont souvent frôlé de ridiculiser la décence de l’Afrique pauvre et pourtant plus réaliste.
Aujourd’hui l’Amérique et le monde attendent un sauveur,peut-être un homme noir en la personne de Barack, un homme au calme olympien, au regard vif, à l’instinct décisif, à la force inébranlable, un fédérateur entre les races, entre les religions, entre les sexes, entre les races, entre les riches et les pauvres ; oui une colombe accessible en surface mais un gagneur rassurant en profondeur. Splendide destin de cet homme sorti de nulle part, prêt a assumer la lourde confiance qu’une grande partie de l’Amérique des traditions et des mœurs souhaite lui accorder, malgré le maniement du spectre de la peur qui fait ressurgir les faux enjeux raciaux. Les faucons en panne d’idée, jadis puisées dans des théories, qui ont atteint leurs limites, doivent intégrer que la confiance et la compétence ne sont pas l’apanage d’une seule race ou d’une seule culture fût-elle première à marcher sur la lune ou à se faire piéger par le venin de sa propre économie injuste.
A l’heure où l’humanité paie les ravages d’une économie injuste et élitiste, il est impardonnable voire dramatique de retracer un adversaire à travers la couleur de sa peau, face un mal vivre qui ne fait aucune distinction entre les races. Résumer les différences, les carences, les inégalités, les injustices à travers la race n’est pas seulement une entrave mais une insulte à la mémoire de ceux qui sont morts ou se battent encore pour s’élever au- delà de la polémique raciale.
Obama, n’est pas un noir au service d’une race quelconque mais un homme dans la lignée des grands visionnaires, il suscite l’espoir et rassure au-delà des races pour qu’enfin les hommes se parlent et se respectent dans un monde où l’économie avait été privilégiée au détriment de des valeurs humaines, pour finalement mener notre monde à la catastrophe boursière que nous vivons.
Les noirs admirent Barack Obama pour sa vision réconciliatrice et unificatrice au-delà des différences, alors ce serait une insulte de faire croire qu’ils sont pour Obama uniquement à cause de la couleur de sa peau. Si d’autres races sont capables de s’élever au-delà de celles-ci pour choisir un métis démocrate, comme l’avait fait les habitants blancs de l’IOWA pendant les primaires démocrates alors pourquoi les noirs seraient-ils incapables de tels actes ?
Résumer la conscience noire à cette philosophie pros noire à tout prix sera plus destructrice que la défaite incertaine de monsieur Obama. Barack est un symbole de fierté pour les noirs, de la même manière que De Gaulle l’est pour la France, Gandhi pour les pacifistes, Pasteur King pour les minorités privées de droit, Mandela pour les opprimées en silence, etc. On peut affirmer à la Balzac que la première rencontre avec un homme porteur d’espoir au-delà des différences, par-dessus des cultures, des religions et des races est quelque chose de sain de sacré Oumar Moussa N’DIAYE