Samedi dernier, j'ai vécu une journée vraiment inoubliable à tous points de vue. Je ne vois pas comment je ne pourrais pas vous la raconter, et vous faire partager les émotions que j'ai pu ressentir. A 8h du matin, première bonne surprise : alors que je travaillais sur mon portable dans une chambre à deux pas de Pontet-Canet (je logeais chez Jean-Michel Comme), un message apparaît sur mon portable : "vous êtes maintenant connecté". Alors que j'étais coupé d'internet depuis deux jours, celui-ci vient à moi comme par magie. J'ai pu ainsi lire vos commentaires, consulter mes sites préférés. La journée commençait bien :o)
Une heure plus tard, j'ai défait le lit, mis toutes mes affaires dans la voiture et m'apprête à partir à Pontet Canet pour faire mes adieux à Jean-Michel. Chemin faisant, je m'arrête, bouleversé par la lumière qui éclaire le château et les vignes. Je dois prendre une photo (ci-dessus). Alors que je retourne à ma voiture, Jean-Michel arrive. Nous discutons un peu. J'apprends que ma connexion magique à internet ne vient pas de chez lui. De Pibran, situé pas très loin? Ca a l'air endormi, pourtant. Mystère. Je lui demande quelques conseils sur ma journée du jour. J'aimerai visiter le Médoc non viticole, voir des écluses, des ports. Il me conseille de longer le bord de la Gironde à partir de Port Saint-Estèphe et de pousser jusqu'à Saint-Christoly. Nous nous séparons enfin. Nos journées vont être bien remplies.
A la sortie de Saint-Estèphe, alors que je me dirige vers le port, j'ai sur ma gauche le Château Phélan Ségur. Je m'arrête prendre une photo. En quelque sorte un adieu au Médoc viticole.
Je ne suis pas sûr d'avoir atterri à Port Saint Estèphe, car les panneaux de direction ne sont pas des plus fournis. Je suis en tout cas arrivé dans un "mini-port" vraiment charmant. Rien de spectaculaire, mais déjà, on oublie totalement le monde des châteaux que l'on vient de quitter. On est transporté ailleurs.
Voici l'une des nombreuses écluses sans lesquelles le Médoc n'aurait pas sa configuration actuelle. Elles ont été installées au XVIIème siècle par des ingénieurs hollandais afin d'assécher les marais. D'une part, elles permettent d'évacuer l'eau provenant des différents canaux aménagés dans les terres (que l'on nomme ici estey ou jalle). De l'autre, elles empêchent l'eau de la gironde d'envahir les terres (système complété par des digues). Fonctionnant par un simple système de pression - ses clapets se ferment lorsque la marée monte - elles sont donc totalement autonomes.
Exemple de jalle ou estey
Navigant complétement à l'aveugle - ni carte ni GPS - je me suis contenté de suivre la côte du mieux que j'ai pu. Je suis ainsi tombé sur une succession de petits ports, de ponts et de paysages...
Il est bien sûr difficile d'évoquer les bords de Gironde sans parler des pontons à carrelet. Ces installations ne sont pas destinées à la pêche exclusive du carrelet comme leur nom pourrait le faire croire. Le carrelet est le nom du filet carré qui est monté est descendu du ponton à l'aide d'un treuil.
ll est environ 11h00 du matin lorsque j'arrive à Saint-Christoly. Les pavés donnent au port un air plus civilisé. Je repère rapidement un restaurant situé à quelques mètres, la Maison du douanier. Les menus ont l'air tentant. Je décide d'y manger ce midi. Reste à occuper une heure dans ce port à l'activité trèèès réduite. En fait, il a suffit que je fasse quelques mètres de plus pour tomber sur un paysage très sauvage, mais tellement séduisant que j'ai passé une heure à prendre des photos de celui-ci...
Sur la dernière photo, vous pouvez voir la Maison du douanier qui domine ce paysage ruiniforme. Après avoir déchargé mes photos sur mon ordinateur portable, je pars y manger, les papilles en fêtes. Mon repas fera l'objet de mon billet de demain. Patience donc. Mais sachez que c'était très bon ;o)
Deux heures plus tard, je ressors donc heu-reux de ce restaurant. Le niveau de l'eau dans le port est sérieusement remonté. Les bateaux flottent maintenant...
Je ne suis apparemment pas le seul à apprécier cette radieuse journée
Je repars ensuite vers l'aventure. D'abord au Port de By. A un kilomètre de là environ subsiste un phare (la tour de By) aujourdhui perché dans le vignoble, témoin d'un Médoc profondément transformé.
Ce sera ensuite Port Richard. Mon aventure vers le Nord s'arrêtera là pour aujourd"hui. Car je dois revenir sur Bordeaux pour un repas avec des amis (objet du billet d'après-demain). En redescendant, je change de route et passe par des polders où paissent des vaches qui produisaient autrefois un fromage appelé "fromage des polders de Hollande"!...
En tout cas une journée très dépaysante dans un coin du Médoc peu visité. La prochaine fois, je continuerais mon expédition à Vertheuil, Soulac sur Mer, Cordouan, et au site archéologique de Brion. De belles découvertes en perspectives...