Est-ce qu'un blog peut être collaboratif ?

Je me suis permis une réflexion particulièrement intelligente pas constructive récemment sur la démarche de Loïc Lemeur et sa désormais célèbre Blogakademy. J'y sous-entendais de manière très objective et avec bon nombre d'arguments que cet appel à un nouveau souffle sur l'un des blogs les plus connus de France répondait à un besoin de contenu, que ne pouvait plus fournir M. Lemeur.

Au delà de la polémique complètement inutile sur ce blog qui continuera d'exister, que je le critique ou pas (et puis si je le lis, c'est que, bon...), la mode de plus en plus répandue d'ouvrir son blog à d'autres me questionne.

Est-ce qu'un blog peut-être collaboratif ?

Peut-être, ici, quelques éléments de réponse.

Le blog thématique: à vocation collaborative.

J'entend derrière blog thématique une plateforme d'échange de contenu sur thème bien défini. Il y en a quelques uns assez connus et pour la plupart de grande qualité en France: Webdeux.info (lancé par JF Ruiz, puis ouvert à d'autres contributeurs), TechCrunch (par Ouriel Ohayon et Michael Arrignton), DeuxZero (49 auteurs à ce jour !), Envie d'entreprendre, et j'en passe.

Si tant est que je puisse le faire, j'approuve pleinement cette démarche de création collective. Plusieurs auteurs se rassemblent pour créer un contenu dans un cadre relativement défini, autour d'un nom résumant le domaine.

J'insiste sur ce dernier point, j'y reviendrai dans ma deuxième partie.

Le blog collectif de facto

Espèce peut-être un peu à part, c'est le blog qui rassemble au départ une communauté (plusieurs individus) établis et reconnus en tant que groupe.

Je classe dans cette catégorie le Big Bang Blog (par les chroniqueurs de feu Arrêt sur images), les blogs de quartier ou de villages, ou autres lieux d'expressions de gens rassemblés par un point commun (lieu d'habitation, travail, etc.)

Pour ce type de blog, j'approuve (avec toute l'autorité qui est la mienne dans le domaine !) complètement l'aspect collaboratif: le visiteur sait ce qu'il va y trouver. 

Le blog nominatif: à vocation personnelle

C'est dans cette catégorie là que je classe le blog de Loïc, celui de Monsieur Dream (promis, j'ai vraiment rien contre toi Cyprien !), le mien et tant d'autres: quand bien même les thèmes abordés sont à peu près cadrés, on ne sait jamais ce qu'on va y trouver, et ça passera du Kytesurf à l'entreprenariat, du scoutisme au Web 2.0, sans oublier un peu de politique et un petit coup de gueule pour couronner le tout.

Je pense que vous me voyez venir, mais ce type de blog est quand même carrément moins organisé, et c'est ce qui fait leur charme je vous l'accorde.

Vous me direz, pourquoi pas contribuer à plusieurs sur une telle plateforme ?

Plusieurs raisons (toujours d'après moi):

• Ces blogs sont bien souvent nominatifs: Quand on va sur LoicLemeur, on s'attend à voir des choses faites, écrites, tournées, gérées par le grand dégarni. J'ai rien contre PeHa non plus, ou les autres participants de cette pseudo académie, mais ils ne sont pas Loïc Lemeur (c'est du moins tout le mal que je leur souhaite ;-) )
• Il y a un ton, sur un blog, et c'est pour ça que je suis abonné au flux de Monsieur Dream: j'adore ce qu'il fait. Mais le style d'écriture et de contribution des différents auteurs est forcément différent. Alors quand ils ne sont pas rassemblés par un sujet, une passion (non, le blogging, c'est trop flou pour rassembler des auteurs selon moi ;-)), ou un domaine en commun, ça devient un joli bordel, et ça n'aide absolument pas le visiteur.
• Parce que ça duplique le contenu: les podcasts de M. Dream se retrouvent à la fois sur son blog et aussi sur celui de la blogakademy. Ca ne sert à rien.
  

En conclusion

Deux deux choses l'une:

• Si l'aspect collectif apporte à vos visiteurs un réel plus, tout en gardant la clarté d'une ligne éditorial, d'un thème, ou d'un domain, va bene.
• Mais si vous avez un blog personnel et que vous n'avez plus le temps de le remplir: ne demandez pas à d'autres de le gérer à votre place.

Y'a pas de honte à être occupé ! Il suffit de le reconnaître et d'en tirer les conséquences.
Petites précisions

Les exemples pris dans ce billet sont un peu toujours les mêmes, histoire d'être parlant et compris du plus grand nombre.

Je n'ai pas grand chose contre Loïc, et absolument rien contre Cyprien ou Peha ;-)