Vendredi dernier, alors que nous nous dirigions vers Chicoutimi, nous écoutions la chanson Ease back d’Amos Lee. Je disais à Marlène que j’avais déjà eu un banjo, une mandoline, que j’avais grattouillé les deux instruments, sans grande réussite toutefois. Ease back est une chanson dont la mélodie est mélancolique, qu’on adore tous les deux. Puis Marlène m’a dit : « T’auras ben tout essayé! » Je me suis mis à pleuré, soudainement comme ça, discrètement. À 110 km/h, ma vue qui se brouille par la mouille, c’est pas terrible. Ce qui m’a rendu si triste, c’est de savoir qu’il y a déjà cinquante sept années derrière moi dans ma vie et qu’il en reste beaucoup moins.
Marlène pleurait elle aussi. Je crois que nous partagions alors tous les deux un grand moment de bonheur. On se trouvait chanceux d’être aussi bien ensemble. Puis j’ai dit à ma Brune que bientôt le temps sera ma plus grande richesse et ma plus grande pauvreté. Richesse parce qu’à la retraite il est tout à nous, pour faire enfin ce que l’on a envie de faire au moment où ça nous tente. Pauvreté parce qu’il m’en reste moins à vivre, en grande forme, tout simplement.
Les essuie-glaces n’ont rien changé…
P.-S. : Pour ceux qui veulent écouter cette merveilleuse chanson, cliquez sur last days at the lodge puis sur ease back.
Lo x