Le Sommet de la Francophonie reste une affaire d’Africains

Publié le 18 octobre 2008 par François Collette

Le XIIème Sommet de la Francophonie qui se tient du 17 au 19 octobre à Québec laisse une fois de plus un goût amer vu le peu d’intérêt récurrent manifesté par les pays européens où se parle le français et particulièrement par la France. J’ose dire que tout le monde s’en fout, ou presque, de ce « sommet » et que c’est principalement par courtoisie et civilité que les Chefs d’Etat et de gouvernement européens des pays « francisés » s’y déplacent et parfois en coup de vent pour y faire un p’tit coucou obligé. Suivez mon regard.

Une des raisons majeures est, selon moi, que ce sommet bisannuel créé en 1986 a le gros inconvénient défaut de ne pas avoir été fondé par la France mais par des Chefs d’Etat africains. La moitié des 55 pays adhérents sont précisément des pays d’Afrique noire. Pour le reste, tout le monde sait que l’Afrique subsaharienne, à l’économie quasi inexistante et démunie de tout, n’intéresse plus grand monde … sauf les Chinois qui eux ont tout compris.  Les missions de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie), forcément axées sur la coopération (éducation, développement durable, solidarité) et - ouf ! - la défense et la promotion de la langue française, ne sont pas – et surtout pas maintenant – les principales préoccupations des pays occidentaux.

Et la défense de la langue française, bordel ? Est-on conscient dans les hautes sphères qui nous gouvernent qu’elle est en danger ? Ne cherchez pas trop loin, voyez le Québec et la Belgique. Comment  la défendre officiellement (autrement dit avec l’aide des Etats) et de manière optimale quand la France, son berceau, ne montre qu’un intérêt condescendant et que les chefs de gouvernement de pays comme la Belgique, la Suisse, la Canada ne sont pas francophones et n’ont aucun intérêt à promouvoir le français dans leur propre pays.

 Dans de telles conditions, le Sommet de la Francophonie ne restera jamais qu’un grand “machin” et une affaire d’Africains.

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