Dans la bouche d'un membre du gouvernement, qui plus est ancienne présidente de « Ni putes et ni soumises » qui n'avait pas de mot assez durs contre ceux qui fustigeaient les petits délinquants ou les ados d'origine étrangère en difficulté dans les quartiers chauds, ce propos est tout simplement scandaleux. Je sais bien que Fadela Amara n'a pas un langage chatié et qu'elle se vante assez de ne pas avoir fait ses humanités (et « Merci Sarkozy de m'avoir faite ministre moi qui viens de la banlieue ») mais quand un membre du gouvernement parle ainsi de milliers de jeunes en révolte contre le rejet dont ils sont victimes, que peut-on attendre ? On ne peut attendre que plus de violence, plus de haine, plus de désir de vengeance. Contre quoi ? contre le fait de ne pas être accepté comme Français. Voilà pourquoi les jeunes ont sifflé. Ils ont sifflé, alors qu'ils sont Français, contre un pays qui ne les reconnaît pas comme tels.
Fadela Amara n'est plus dans son rôle lorsqu'elle parle ainsi. Le mot Karcher a collé à la peau du candidat UMP à la présidence et lui colle encore. Le mot Destop collera longtemps à la peau de Fadela Amara alors que d'elle on attendait des paroles compatissantes.
(photo JCH)