Dans les conditions actuelles toute tentative de diviser le pays conduirait à une guerre, entraînant la région dans une situation qui serait encore pire pour les États-Unis.
18 octobre 2008 / Gilbert Achcar - Inprecor / Info-palestine
Question : Si nous abordons maintenant l’Irak, quelle est la signification du récent conflit entre les forces loyales au gouvernement Maliki et l’armée du Mehdi de Moqtada al-Sadr ?
Gilbert Achcar : Le conflit résulte de la convergence de deux intérêts. La raison la plus immédiate derrière ces affrontements est que l’influence de l’armée du Mehdi et du mouvement sadriste en Irak a beaucoup augmenté parmi les chi’ites durant la dernière période, et en particulier depuis 2006. Ils sont devenus le courant le plus populaire parmi les chi’ites irakiens. Les deux autres principaux partis chi’ites - le parti de Maliki (le parti Dawa) et le Conseil Suprême Islamique Irakien (SIIC), qui collaborent avec l’occupation états-unienne - étaient donc très inquiets pour le résultat des prochaines élections provinciales prévues pour cet automne. Comme vous le savez, les sadristes avaient initialement formé une coalition avec ces partis, avec lesquels ils avaient mené les précédentes campagnes électorales.
Ils ont ensuite rompu avec la coalition, accusant les autres forces de collaborer avec l’occupant. Le parti Dawa et le SIIC ont estimé que, si rien ne changeait, les sadristes allaient leur faire subir une défaite électorale, et c’est d’abord et surtout pour tenter de marginaliser ou d’affaiblir ces derniers qu’ils ont lancé l’offensive contre Bassorah, puis contre Sadr City à Bagdad.
D’autre part, bien sûr, l’occupant états-unien considère fondamentalement les sadristes comme des ennemis, et serait très heureux de les voir affaiblis. Les forces d’occupation états-uniennes se sont heurtées plus d’une fois aux sadristes. Dans les accrochages les plus récents, les officiers états-uniens ont tenté de jouer aux hypocrites, commençant par prétendre qu’ils n’étaient pas impliqués et que les sadristes ne posaient pas de problème aux forces états-uniennes depuis qu’ils avaient gelé leurs activités militaires.
Or il est évident que les États-Unis étaient très impliqués dans les combats contre les sadristes. Comme je l’ai dit, il y a eu convergence entre deux intérêts : celui de l’occupation états-unienne et celui de l’alliance Dawa-SIIC, soucieuse d’affaiblir les sadristes, son principal concurrent parmi les chi’ites irakiens.
Question : Quels sont les résultats de l’accroissement du nombre de troupes états-unien, ce qu’on appelle « the surge » ? Il y a eu, en tout cas, un déclin relatif de la violence confessionnelle en Irak. Est-ce que cela signifie que l’occupation états-unienne s’améliore ?
Gilbert Achcar : Le « surge » a effectivement obtenu quelques résultats, et, du point de vue de Washington, c’est un succès, puisque dans l’ensemble le niveau de violence confessionnelle a clairement diminué - ce qui est une bonne chose. Mais il vaut la peine de s’interroger sur les raisons de ce fait. La diminution de la violence fait suite à l’augmentation des troupes états-uniennes déployées à Bagdad et au fait que les sadristes ont décidé d’opérer une retraite et de ne pas se battre lorsque le « surge » a commencé. Mais l’élément clé de ce « surge » consiste en un changement de stratégie de la part de l’occupation.
Les États-Unis ont commencé à faire ce que toutes les puissances coloniales ont fait par le passé dans cette partie du monde et notamment ce que les Britanniques ont fait en Irak après la Première Guerre mondiale lorsqu’ils ont pris le contrôle du pays : ils ont joué la carte tribale. Les États-Unis ont ainsi cherché à acheter - littéralement à acheter ou à soudoyer - des tribus sunnites, dans les régions à prédominance sunnite. Ils ont soudoyé des tribus et leur ont fourni des armes en les aidant à former ce qu’on a appelé les « assemblées du réveil », qui sont des forces tribales subventionnées par Washington.
Les membres de ces milices tribales reçoivent des salaires mensuels qui débutent à 300 dollars états-uniens, ce qui représente une somme élevée comparée aux salaires moyens en Irak, mais pas grand-chose lorsqu’on la met en rapport avec le coût de l’occupation. Vous pouvez faire le calcul. Si vous donniez, disons 400 dollars en moyenne à un maximum de 250 000 personnes, cela donnerait 100 millions de dollars, ce qui est négligeable comparé aux 12 milliards par mois que les États-Unis dépensent pour l’occupation de l’Irak. Je ne l’ai pas encore vérifié, mais il se peut très bien que ce soit d’ailleurs avec des fonds gouvernementaux irakiens que les tribus sont soudoyées.
Quoi qu’il en soit, Washington a amplement les moyens de verser pareilles sommes. Mais est-ce que cela peut constituer une solution à long terme pour les États-Unis ? En réalité, sur le long terme, cette stratégie sera un autre facteur important empêchant l’Irak d’atteindre une quelconque stabilité, puisqu’elle renforce la division du pays en tribus et sectes. Paradoxalement, les forces chi’ites au gouvernement sont en train d’attaquer les forces chi’ites de Moqtada al-Sadr sous prétexte de démanteler toutes les milices.
Et les sadristes répliquent : « Vous voulez qu’on dépose les armes alors que maintenant les sunnites ont leurs propres milices. » C’est donc une situation terriblement chaotique. En essayant de se dégager du bourbier et du désastre qu’ils ont créés en Irak, les États-Unis sont tout simplement en train de préparer le terrain pour un désastre encore plus terrible. L’Irak est un problème tragique et il est difficile d’y concevoir une issue stable dans l’avenir prévisible, aussi longtemps que les États-Unis présideront à sa destinée.
Question : Pensez-vous qu’une possible victoire d’Obama entraînera un changement de la politique des États-Unis à l’égard du Moyen-Orient et en particulier de l’Irak ? Un retrait de l’Irak est-il possible ?
Gilbert Achcar : Je pense que le retrait des troupes états-uniennes d’Irak n’aura lieu que si Washington y est contraint. Les États-Unis ne se retireront pas volontairement de l’Irak, car la situation n’a rien à voir avec ce qu’elle était au Vietnam. Les États-Unis ont décidé de se retirer du Vietnam en 1973, lorsqu’ils se sont aperçus qu’en tenant compte de tous les paramètres, le coût de la guerre - politiquement, économiquement et à tous points de vue - était devenu beaucoup plus élevé que les bénéfices apportés par le contrôle du Sud Vietnam. En Irak, par contre, les avantages de conserver le contrôle du pays sont énormes.
L’Irak est un pays pétrolier d’une très grande importance qui se situe au milieu de ce qui est de loin la région pétrolière la plus importante du monde. C’est pourquoi l’enjeu est considérablement plus important qu’il ne l’était au Vietnam. C’est pour cette raison que l’impérialisme états-unien ne peut envisager un retrait comme celui effectué au Vietnam.
Les États-Unis recherchent des solutions qui leur permettent de conserver le contrôle du pays tout en cherchant à le stabiliser. Car, en fin de compte, à quoi bon contrôler un pays très riche en pétrole si on ne peut pas exploiter ce pétrole ? Il leur faut donc stabiliser le pays. Je pense que la prochaine administration, quelle qu’elle soit, poursuivra d’une part la stratégie actuelle d’« irakisation » menée par l’administration Bush au moyen des tribus sunnites - tout comme la « vietnamisation » de la guerre du Vietnam autrefois.
Et deuxièmement les États-Unis tenteront de conclure un accord avec l’Iran aussi bien qu’avec la Syrie. Ils tenteront certainement de conclure un accord avec la Syrie et essayeront de la séparer de l’Iran. Mais il leur faudra également conclure un accord avec l’Iran pour stabiliser la région, à défaut de mieux, c’est-à-dire d’un « changement de régime » à Téhéran. Les négociations avec Téhéran et Damas comptaient d’ailleurs parmi les recommandations majeures de la commission bipartisane « Iraq Study Group » présidée par Baker et Hamilton et mise sur pied avant le « surge » pour évaluer la situation en Irak.
Question : Une autre question importante, qui est aussi en rapport avec la politique turque, est celle de la région autonome kurde en Irak. Quelle est la stratégie états-unienne concernant les Kurdes ?
Gilbert Achcar : Cette question représente un dilemme majeur pour les États-Unis. Tout le monde devrait se souvenir de la trahison des Kurdes par Washington après la première guerre contre l’Irak en 1991, lorsqu’ils se sont rebellés contre Saddam Hussein et que les États-Unis ont tout simplement laissé ce dernier écraser leur rébellion. De la même manière, les États-Unis ont permis à Saddam Hussein d’écraser la rébellion au sud de l’Irak. Dans les deux cas, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées. Par la suite, les États-Unis ont établi dans le Nord kurde une sorte de protectorat, un protectorat états-unien et britannique pour le Kurdistan irakien, et cela pour plusieurs raisons.
D’une part parce que la Turquie s’était inquiétée devant le flot de réfugiés kurdes qui franchissaient la frontière irakienne vers le territoire turc, et voulait les refouler vers le Kurdistan irakien. D’autre part les Européens craignaient également qu’en dernière instance, les Kurdes irakiens arriveraient en Europe en demandeurs d’asile. Enfin, les puissances occidentales voulaient montrer qu’elles étaient hautement humanitaires, en protégeant cette population qui avait même subi des attaques chimiques de la part de Saddam Hussein.
C’est ainsi que les dirigeants du Kurdistan irakien sont devenus les plus proches alliés de Washington en Irak. Au début de l’occupation de tout l’Irak en 2003, cette alliance s’est avérée très utile pour Washington. L’alliance kurde de Talabani et Barzani est non seulement l’allié le plus important et le plus fiable des États-Unis en Irak, mais finalement leur unique allié fiable. Quelqu’un comme Iyad Allawi est peut-être un allié fiable, mais il n’est pas à la tête d’une force importante comme le sont les Kurdes.
Les principales forces chi’ites ne sont pas des alliés fiables pour Washington, car tout le monde sait qu’elles sont étroitement liées à Téhéran, en particulier le SIIC. Il s’agit au mieux de forces ambivalentes qui collaborent avec l’occupation, mais ne sont pas complètement fiables. C’est ainsi que les dirigeants kurdes sont les seuls alliés fiables des États-Unis.
Le problème de Washington est cependant que les Kurdes ont leurs propres ambitions. Ils veulent établir un État indépendant de fait. Ils ne visent pas à créer un État officiellement indépendant car ils savent que cela entraînerait une guerre avec la Turquie, et qu’ils n’en ont pas les moyens. En fait ils veulent tous les attributs d’un État indépendant, mais sans le proclamer. Ils veulent aussi élargir la région sous leur contrôle pour inclure des endroits comme Kirkouk.
Ils aspirent à un grand Kurdistan irakien. Mais ces aspirations se heurtent évidemment aux aspirations des autres Irakiens. D’où le réel dilemme qui se pose aux États-Unis : Washington a besoin de ces alliés kurdes, mais en même temps il ne peut se permettre de perdre les Arabes d’Irak pour garder les Kurdes d’Irak. Le problème a été reporté d’année en année. Selon les projets initiaux, la question de Kirkouk aurait dû être réglée depuis longtemps, mais le référendum qui devait être organisé a été retardé à maintes reprises. Cette question constitue une véritable bombe à retardement pour l’Irak.
Question : Pensez-vous qu’une partition de l’Irak en régions ou États kurde, sunnite et chi’ite, soit possible ?
Gilbert Achcar : Cette prétendue solution entraînerait la guerre. Dans les conditions actuelles toute tentative de diviser le pays conduirait à une guerre, entraînant la région dans une situation qui serait encore pire pour les États-Unis. C’est la raison pour laquelle Washington n’est pas du tout intéressé à promouvoir une partition, même si certaines personnes aux États-Unis et au Congrès états-unien sont favorables à une partition ou à la formation d’une sorte de fédération assez lâche.
Mais même une fédération serait très difficile à mettre en œuvre. Elle ne serait possible que s’il y avait des réserves de pétrole ou de gaz d’égale richesse dans les trois régions majeures d’Irak. Les Kurdes sont cherchent à s’assurer leurs propres réserves. Dans la région arabe sunnite il y a un important champ gazier dont l’exploration intensive fait actuellement l’objet d’une priorité politique, car il est nécessaire de satisfaire les Sunnites.
Si chaque région pouvait disposer d’importantes ressources d’hydrocarbures, une sorte de fédération pourrait éventuellement voir le jour, avec les États-Unis qui resteraient comme arbitre entre les trois régions, kurde, arabe sunnite et arabe chi’ite. Pour Washington ce serait la meilleure solution, mais elle serait très difficile à mettre en œuvre dans la mesure où il faudrait obtenir un véritable accord, un consensus entre toutes les factions importantes.
En tout cas, un tel accord ne pourra pas être atteint en armant tout le monde comme le font les États-Unis maintenant et en aggravant les divisions tribales et confessionnelles. Les États-Unis sont en train de semer les germes d’une tragédie de longue durée en Irak, un pays qui vit déjà en pleine tragédie. L’Irak vit une tragédie permanente depuis que Saddam Hussein et ses comparses sont arrivés au pouvoir en 1968, et jusqu’à l’embargo génocidaire imposé par les États-Unis. La tragédie que vivent les Irakiens depuis le début de l’occupation est considérée par certains comme pire encore, Et je n’en vois pas d’issue dans l’avenir prévisible.
Question : Pensez-vous que le mouvement antiguerre est une force sociale en déclin ? Si oui, quelles sont les raisons de ce déclin ?
Gilbert Achcar : Il est clair que par rapport aux mobilisations qui ont eu lieu juste avant l’invasion de l’Irak, le mouvement a connu un déclin. Il y a des raisons de fond et des raisons conjoncturelles qui expliquent cela. Une des raisons conjoncturelles, qui concerne en premier lieu les États-Unis mais qui affecte également le reste du monde, est l’élection présidentielle états-unienne et la croyance de beaucoup de gens que celle-ci pourrait conduire à un changement radical dans la politique de Washington à l’égard de l’Irak. Comme d’habitude, l’effet des élections est de démobiliser le mouvement antiguerre.
Une autre raison conjoncturelle est celle qui a déjà été mentionnée, à savoir le succès relatif du « surge ». Ceci a également un effet démobilisateur sur le mouvement contre la guerre, car il réduit le sentiment d’urgence pour la lutte contre l’occupation. A ces considérations, il faut ajouter une raison de fond : c’est que la nature des forces qui affrontent l’impérialisme états-unien inspire beaucoup moins de sympathie que par le passé. Au Vietnam, les États-Unis affrontaient les communistes vietnamiens qui se comportaient de manière très intelligente en s’adressant à la population états-unienne et au monde entier, et qui avaient ainsi réussi à gagner la sympathie de l’opinion publique mondiale.
Actuellement, les forces qui affrontent les États-Unis sont surtout des intégristes islamiques, qu’Al-Qaida représente de la façon la plus visible. Ils ne peuvent certainement pas rallier la sympathie de l’opinion publique - surtout en Occident où se trouve l’essentiel du mouvement antiguerre pour une bonne raison, car celui-ci est le plus utile dans les pays belligérants. Ainsi, donc, la nature des forces qui affrontent l’impérialisme états-unien ne contribue pas à la construction d’un puissant mouvement contre la guerre.
Je crois que c’est le principal problème auquel le mouvement antiguerre est confronté. La principale tâche du mouvement contre la guerre, du mouvement anti-impérialiste, devrait être d’expliquer à l’opinion publique que plus il y a des guerres comme celles-ci, plus il y aura du fanatisme et de l’intégrisme. Et d’expliquer que ces guerres ne font que renforcer la dialectique des barbaries, ce que j’appelle « le choc des barbaries » dans lequel la barbarie majeure est celle de Washington et la barbarie mineure celle des bandes fanatiques d’intégristes islamiques.
Cela constitue un désastre pour toutes les populations du monde. Il est donc absolument urgent de stopper les guerres et l’agression impérialiste en cours. Voilà le genre de message que le mouvement contre la guerre devrait transmettre, et non pas celui qui consiste à dire : « Nous soutenons quiconque combat l’impérialisme états-unien quel qu’il soit et quoi qu’il fasse par ailleurs ». Ce n’est pas ainsi que l’on pourra gagner un soutien populaire pour la cause antiguerre.
Question : La gauche antiguerre anti-impérialiste se trouve devant un dilemme parce que dans beaucoup de pays de la région la résistance à l’agression impérialiste est dirigée par l’Islam politique. Comment la gauche peut-elle manifester de la solidarité avec cette résistance sans abandonner pour autant son combat pour la laïcité, pour la libération des femmes et pour les droits des travailleurs ?
Gilbert Achcar : Je ne pense pas qu’il soit possible d’appliquer une règle générale dans ce domaine. Cela dépend de la situation dont on parle. Par exemple en Irak il y a des groupes qui combattent l’occupation états-unienne, mais ces mêmes groupes sont simultanément engagés dans de la violence confessionnelle. Et ils ont tué beaucoup plus de civils pour des raisons confessionnelles que des soldats de la coalition. Dans ces circonstances, il serait tout à fait erroné et désorientant de dire « Nous soutenons la résistance irakienne ». On ne peut pas dire qu’on soutient de telles forces.
On devrait plutôt dire « Nous soutenons la lutte contre l’occupation », ou, mieux encore, pour des objectifs didactiques : « La lutte contre l’occupation est légitime, par tous les moyens (vraiment) nécessaires ». Une telle formulation est correcte : on soutient les actes de manière sélective, et non les acteurs eux-mêmes lorsqu’on ne peut pas assumer la responsabilité de tous leurs actes. En Irak, on ne peut pas soutenir une quelconque force spécifique parce que toutes les forces qui combattent l’occupation sont en même temps des forces confessionnelles.
Il y a donc deux guerres menées en même temps : une guerre juste et une guerre très réactionnaire. Prenons maintenant le cas du Liban ou de la Palestine, où il y a le Hezbollah et le Hamas, des forces intégristes islamiques, qui s’opposent à l’agression israélienne. On peut dire : « Nous soutenons la lutte du peuple contre l’agression impérialiste indépendamment de la nature des directions ; nous soutenons la lutte malgré nos réserves sur les directions. »
Par ailleurs, je suis très opposé à un soutien acritique à quelque direction que ce soit, même les plus progressistes - et à plus forte raison lorsqu’elles ne sont pas progressistes et adhèrent à des idéologies réactionnaires. Lorsque la légitimité du combat ne souffre d’aucune ambiguïté, mais qu’il est dirigé par des forces non progressistes, on devrait déclarer très clairement : « Nous soutenons la lutte, mais nous ne partageons pas les orientations de sa direction. »
Notes :
1. Oxymoron : figure de style qui consiste à associer deux mots apparemment contradictoires pour créer un effet paradoxal (silence éloquent, douce violence, réalité virtuelle).
* Gilbert Achcar, professeur à l’École des études orientales et africaines (SOAS) de l’Université de Londres, est un collaborateur régulier d’Inprecor. Parmi ses ouvrages : Le choc des barbaries (Complexe, 2002 ; 10/18, 2004), L’Orient incandescent (Page Deux, 2004), La guerre des 33-Jours, avec Michel Warschawski (Textuel, 2007), La poudrière du Moyen-Orient, avec Noam Chomsky (Fayard, 2007)
Cette interview a été réalisée par Foti Benlisoy et Aykut Kýlýç pour la revue critique turque, Mesele (Question).Le texte original de l’interview, en anglais, a été publié sur les sites de ZNet : http://www.zmag.org/znet/viewArticl...
et International Viewpoint : http://www.internationalviewpoint.o... sous le titre : The U.S. is sowing the seeds of a long term tragedy...