Une ébauche d'accord entre l'Irak et les Etats-Unis fait mention de dates de retrait des troupes américaines dans le pays, mais seulement sous conditions. Bagdad affirmait fin août que le projet prévoyait un départ de l'armée américaine fin 2011.
"Le secrétaire (à la Défense) ne passerait pas ces coups de fil s'il ne croyait pas que ce document protégeait nos forces en Irak de façon adéquate", a souligné un porte-parole du Pentagone Geoff Morrell, alors que les négociations entre Washington et Bagdad, commencées en février, butent notamment depuis plusieurs semaines sur la question de l'immunité accordée aux soldats américains sur le terrain.
Sous juridiction des tribunaux irakiens
Ce document doit donner un cadre juridique à la présence américaine en Irak après le 31 décembre, à l'expiration du mandat confié par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Robert Gates, qui avait estimé la semaine dernière que les Etats-Unis étaient très proches d'un accord avec l'Irak, est "à l'aise" avec ce projet et a commencé à contacter les dirigeants des commissions parlementaires concernées afin de discuter du projet d'accord, a précisé le porte-parole.
Le président de la commission sénatoriale des forces armées, le démocrate Carl Levin, avait prévenu la veille qu'il était "sceptique vis-à-vis de tout accord assujettissant les soldats américains à la juridiction des tribunaux irakiens en plein milieu d'une guerre chaotique et en l'absence d'un système judiciaire réputé juste".
"Ce n'est pas encore un document final", a souligné le porte-parole du Pentagone. "C'est une ébauche (...) qui reste sujette au processus politique usuel dans nos deux pays", a-t-il affirmé, tout en rappelant que, côté américain, cet accord ne serait pas soumis à l'approbation formelle du Congrès.
Retrait sous conditions
Le gouvernement irakien avait indiqué mercredi qu'il était en train d'examiner ce projet avant une éventuelle signature par le Parlement irakien.
Nouri al-Maliki avait toutefois indiqué vendredi que la question de l'immunité restait un "problème" malgré les "énormes concessions" consenties par Washington.
Le projet d'accord fait également référence à "des dates" pour un retrait des troupes américaines, a confirmé Geoff Morrell, mais ces objectifs "dépendront des conditions sur le terrain".
Bagdad affirmait fin août que le projet prévoyait un départ des forces américaines fin 2011.
"Les Irakiens souhaitent fortement" la fixation d'un calendrier, a commenté le porte-parole du Pentagone. "Ils sont une nation souveraine. Et nous soutenons pleinement ces désirs".
Geoff Morrell a néanmoins réaffirmé que l'accord ne serait pas contraignant pour le futur président élu.
"Ce document fournira la cadre juridique nous permettant de poursuivre les opérations là-bas, mais il ne liera pas les mains du prochain commandant en chef", a-t-il assuré.
Obama pour un retrait rapide
Le candidat démocrate Barack Obama, opposé à la guerre en Irak dès son déclenchement, s'est prononcé pour un retrait rapide dans les 16 mois suivant son arrivée, soit courant 2010, plus tôt que la calendrier indicatif de 2011 inscrit dans le projet d'accord.
Son rival républicain, John McCain, a quant à lui toujours assuré qu'un calendrier de retrait mettrait en péril les gains obtenus en matière de sécurité en Irak et que toute décision devait être prise en fonction de la situation sur le terrain et en tenant compte de l'avis des responsables militaires, comme le prônent les responsables actuels du Pentagone.
Source Nouvel observateur
Pour l'instant le gouvernement irakien a le droit de dire aux états-unis de sortir du pays et les lois internationales le lui permettent, cependant, ce dernier a besoin des aides américaines pour garder le contrôle...