Dans une lettre adressée le 7 octobre à la ministre française de la Justice Rachida Dati, N'Djamena demande l'exécution du jugement, donc le versement des 4,12 milliards de FCFA (6,3 millions d'euros) de dommages et intérêts, a affirmé Mahamat Hissène, également porte-parole du gouvernement, en montrant le document.
Les six bénévoles Français de l'association l'"Arche de Zoé" avaient été graciés pour leur peine de huit ans de prison, mais le Tchad réclame les 6,3 millions d'euros de dédommagement, a déclaré ce vendred le ministre tchadien de la communication, Mahamat Hissène.
"Nous estimons qu'en obtenant le transfert des Français (condamnés) du Tchad en France, la France assumait aussi la charge des dommages et intérêts", a expliqué le ministre.
Arrêtés en octobre 2007 à Abéché (Est du Tchad) et jugés dans la capitale N'Djamena, les six Français de l'association l'Arche de Zoé avaient été condamnés le 26 décembre 2007 par la Cour criminelle de N'Djamena à huit an de travaux forcés et à verser "solidairement" 4,12 milliards de FCFA (6,3 millions d'euros) aux familles des 103 enfants que l'association avait tenté d'exfiltrer vers la France.
"Les enfants doivent recevoir les bénéfices des dommages et intérêts"
En attendant, le Tchad a débloqué "il y a quelques jours" 1,5 milliard de FCFA (2,3 millions d'euros) pour les familles, a précisé Mahamat Hissène.
Il ajoute: "Le gouvernement estime que les enfants doivent recevoir les bénéfices des dommages et intérêts. Nous préférons avancer l'argent en attendant que la France nous paie".
Le ministre a également nié le versement par la France de sommes au Tchad de manière extra-officielle: "Si la France nous avait donnés l'argent dû, on ne le réclamerait pas à la justice française".
Le Premier ministre français François Fillon avait exclu que Paris paie ces dommages et intérêts: "Il est hors de question que le contribuable français paie six millions d'euros pour des erreurs que la France n'a pas commises", avait-il déclaré le 1er avril.
Cette affaire avait déclenché une vive tension entre la France et le Tchad, le président français Nicolas Sarkozy était venu spécialement en novembre 2007 à N'Djamena où il avait notamment plaidé pour que les accusés soient jugés en France.
Source : L'Express.
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NRC-Handelsblad.