TOKYO ! - Un film de Michel Gondry, Leos Carax , Bong Joon Ho

Par Kilucru

TOKYO !
Un film de
Michel Gondry,
Leos Carax ,
Bong Joon Ho
Avec "Interior Design": Ayako Fujitani, Ryo Kase, Ayumi Ito.
"Mer
de": Denis Lavant, Jean-François Balmer, Renji Ishibashi, Azusa Takehana, KaoRi, Julie Dreyfus.
"Shaking Tokyo"
: Teruyuki Kagawa, Yu Aoi, Naoto Takenaka.
Un Certain Regard - Festival de Cannes 2008.
Synopsis : Le film est composé de trois chapitres, chacun d'entre eux étant librement inspiré par Tokyo et tourné au coeur de la ville...
"Interior Design" de Michel GONDRY
Avec Ayako Fujitani, Ryo Kase, Ayumi Ito
Un jeune couple tente de s'installer à Tokyo. L'ambition du jeune homme est claire, devenir réalisateur. Quant à sa compagne, plus indécise, elle a le sentiment diffus de perdre le contrôle de sa vie. Tous les deux se noient dans cette ville sans repères, jusqu'à ce que la jeune femme, trop seule, devienne l'objet d'une étrange transformation...
"Merde" de Leos CARAX
Avec Denis Lavant, Jean-François Balmer, Renji Ishibashi, Azusa Takehana, KaoRi, Julie Dreyfus...
Une ignoble créature sème la panique et la mort dans les rues de Tokyo. Les media la surnomme « La Créature des Egouts ». L'armée finit par la capturer. Il s'agit d'un homme d'une civilisation inconnue, qui se fait appeler Merde. Son procès déchaîne les passions.
"Shaking Tokyo" de BONG Joon-ho
Avec Teruyuki Kagawa, Yu Aoi, Naoto Takenaka.
Depuis plus de dix ans, il est hikikomori. Il vit enfermé dans son appartement, réduisant au strict minimum tout contact avec le monde extérieur. Lorsque la livreuse de pizza s'évanouit chez lui durant un tremblement de terre, l'impensable arrive, il tombe amoureux. Peu après il apprend que la jeune fille devient hikikomori à son tour. Osera-t-il franchir la porte qui sépare son appartement du reste du monde ?
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°Tokyo, film à sketches, trois réalisateurs nous livrent chacun une vision, une réflexion sur cette cité monstre de modernité , surpeuplée et enfin et surtout ville de toutes les solitudes.

Michel Gondry
observe l’installation précaire d’un jeune couple dans la capitale, les obstacles qui se dressent devant eux, puis enfin peu à peu l’érosion subtile de ce dernier , alors qu’il semble plus aisé aux hommes de s’intégrer, la femme est reléguée . ..au rang d’objet, et bien sur Gondry traite cela avec la légèreté, la poésie qui est la sienne, nous menant à l’absurde en jouant avec finesse sur les mots. Frais et délicieux à méditer aussi !
Le second volet confié à Leos Carax, démarre en trombe, dans un pétillement de folie, et cela ne s’arrêtera pas. Un chapitre pour exprimer comment , combien la différence peut conduire à la peur, la peur à la haine, la haine à la violence. Ici les médias sont directement pointés du doigt, la justice étatique aussi. Un chapitre nécessaire, mais son coté un peu trop farfelu m’a par instant décroché.
Heureusement la poésie contenue dans le dernier acte, œuvre du réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho , clôt Tokyo d’une manière très orientale. Surréaliste, ainsi est la vie de cet homme qui alterne repas, longs séjours aux toilettes, avale des kilos de livres sans distinctions, et qui une fois par semaine se fait livrer une pizza .Il ne sort pas de chez lui, ne rencontre personne et s’interdit de croiser le regard des différents livreurs. Au Japon, vivre ainsi (une maladie ?) porte le nom de « hikikomori » et si le sujet est d’abord traité avec une certaine dérision, rouleaux vides de papier toilette soigneusement empilés, boites à pizza, livres rangés au millimètre, cette attitude révèle une profonde inquiétude quant au réel. Il faudra à notre héros claquemuré, l’arrivée, un, d’une somptueuse livreuse de piz’ traitée très » manga beautiful attitude », un léger tremblement de terre, pour que les regards se croisent et que notre héros, les yeux entrouverts se remette à désirer, donc à vivre et aimer cet être parfait (fait de chair ou alors androïde..allez savoir ! ).
Voila pour le gros de ces trois « courts », aux images impeccables, Tokyo oui, mais Tokyo de solitude, de désespoir, mégapole souffrant de son exigüité, de son incommunicabilité. ..c’est du moins le ressenti au sortir de ce « Tokyo ! «..De l’importance du point d’exclamation, sommes déjà sur le même chemin ? A vous de juger
Voila , une réserve cependant de la plus haute importance, je n’ai et ne mettrai hélas jamais les pieds à Tokyo …Et je le regrettes !
Sinon une curiosité, à découvrir, ce bien beau tryptique !