Acheter des nouvelles Veja, j'y cours parce que je souhaite avoir le pied léger et la tête libre... "Les baskets sont le symbole de la principale inégalité Nord/Sud : elles sont fabriquées dans le Sud et portées dans le Nord..." : voilà l'origine du projet Veja en 2004. Un modèle brésilien datant des années 70 est alors choisi : la mode des baskets bio et éthiques est aussitôt lancée, et c'est tout de suite le succès que l'on connaît.
La volonté de se fournir en coton biologique est évidente pour éviter l'utilisation massive de pesticides que nécessite la culture traditionnelle du coton. C'est aussi un coton équitable puisque Veja pratique le commerce du même nom avec les producteurs du Nordeste Brésilien : l'achat de leur production est décidé à un prix doublé par rapport à celui du marché mondial. Les semelles sont constituées de caoutchouc naturel, renouvelable et biodégradable. Prélevé dans la forêt amazonienne, c'est le seul lieu où l'hévéa pousse encore à l'état sauvage. Il est ensuite produit dans la coopérative de Seringueiros, créée par Chico Mendès, assassiné en 1988 pour avoir défendu la forêt amazonienne et ceux qui en vivaient... Le cuir, quant à lui, qui compose certains nouveaux modèle est un cuir écologique car tanné de manière végétale, ce qui permet d'éviter l'utilisation habituelle du chrome, nocif pour l'environnement.
Enfin, la confection des baskets se situe dans une coopérative du sud du Brésil, soumise aux critères éthiques et sociaux de l'OIT, l'Organisation Internationale du Travail. François-Ghislain Morillon et Sébastien Kopp , les deux jeunes fondateurs de Veja, aimeraient que le consommateur ouvre les yeux ("veja", en portugais, signifie "voir", "regarde autour de toi") pour essayer de changer le monde, ne serait-ce qu'un petit peu...
par Anne HILLIET