Ces derniers temps, Friday night lights me fait peur. La série est capable d’intrigues absolument formidables comme celle sur racisme passif mais elle se montre toujours aussi incapable de faire exister certains personnages comme Tyra par exemple qui reste un personnage très pauvre. Cela donne un épisode en demi teinte, alternant l’excellence dans certaines histoires, là où d’autres intrigues ne volent pas très haut.
Gros comme une maison, Buddy Garrity fricote avec la mère de Tyra. Et comme le coach, je ne veux pas en entendre parler. Donc je n’en dirai pas plus.
A peine revenu dans la vie de ses fils, le père Riggins commence à déconner. Et attention, là il y va fort car il vole la caméra du lycée et le coach n’est pas content. Trop fort, non ? Il aurait pu cambrioler une banque, prendre en otage Lyla mais non, son plus gros délit est de piquer la caméra du lycée après une petite altercation avec le coach Taylor. Très puéril comme comportement. On aurait pu trouver une raison un peu plus valable pour faire disparaître ce personnage de la circulation ou ne pas du tout le faire intervenir vu ce qu’il apporte. Par contre l’impact sur Tim est extrêmement bien foutu. Il se remet à boire, se fait casser la figure par un gros balèze dans un bar et cela sans même se défendre. Il se fait battre comme un chien, il a même l’air d’en redemander et ça m’a vraiment fait mal sur le moment car on voit combien le garçon est déstabilisé et fragile. Tout le contraire de ce qu’il montre sur le terrain où il est une star.
Jason Street ne sait pas nous laisser tranquille quelques secondes. Je pensais qu’on allait zapper son entraînement pour les paralympiques de Pékin mais il ne nous laisse pas une seule seconde de répit. Et tout cela pour pas grand chose. Il rencontre une fille sur place, une jolie tatoueuse interprétée par Marissa Coughlan (Wasteland). C’est facile à deviner, Jason va coucher avec elle, il va s’en vouloir et ça va créer des problèmes avec Lyla. Degré d’intérêt : zéro. Le plus rageant dans tout cela, on a au milieu une scène très forte où Jason parle pour la première fois ouvertement de son handicap et de ce qu’il a ressenti sur le terrain au moment de l’accident. C’est poignant et émotionnellement très fort. FNL est capable du pire et du meilleur et cela les deux en même temps.
Juste qu’à présent, il n’y a rien à retenir de cet épisode. Aux Taylor et Saracen de rectifier le tir. Et quand on s’intéresse à ses personnages, il en ressort souvent de bons trucs. Julie et Matt sont enfin officiellement en couple et ils peuvent passer à l’étape supérieure. Julie est visiblement ses règles car elle a une soudaine envie de faire l’amour alors que Matt préfère étudier et rouler quelques patins mouillés à sa copine. Et dans ses cas là dans les séries télé, on trouve toujours une cabane au fond des bois prêtée par un ami ou à un autre. Ne me demandez pas pourquoi, c’est comme ça. Mis à part cet empressement, j’ai trouvé le sujet abordé de manière réaliste. Normal de voir Tami être concernée en tant que mère et donner des conseils avisés à Julie. Après tout l’adolescente a seulement 15 ans et donc toute la vie devant elle. On se focalise davantage sur la réaction du couple Taylor. Ils ont élevés une fille intelligente, bien dans sa peau, droite et maintenant ils doivent lui laisser faire ses propres expériences même si cela les inquiètent et leur déplaisent. Evidemment comme parents, ils tentent au maximum de protéger leur enfant mais on ne peut pas les protéger de tout. Matt et Julie ne font finalement pas l’amour mais selon moi ce n’est pas une position moralisatrice de la part de la série. On nous montre simplement qu’il y a un temps pour chaque chose. En même temps, Matt est le petit ami idéal. Il est gentil, compréhensif peut être même un peu trop. Il aurait été intéressant qu’il réagisse autrement mais la série préfère ne pas trop entrer dans le gros drame. On évite une engueulade au retour de Julie, ce qui est très intelligent et ça a le mérite de renforcer la situation. Les Taylor montrent à leur fille qu’ils lui font confiance même si Eric lui lance un regard noir, Matt prouve aux Taylor qu’ils peuvent lui faire confiance car il n’a pas sauté comme une sexe machine sur leur fille pas si innocente que cela.
C’est donc au final un épisode vraiment en demi teinte. La série commence à montrer ses faiblesses alors qu’elle s’était montrée quasi irréprochable jusqu’à maintenant. Bref comme une équipe de foot il lui arrive de craquer lors d’un match. Mais l’important n’est pas la façon de tomber mais celle dont on se relève et la série a la capacité d’aller de l’avant et de laisser ces mauvaises intrigues sur le banc des remplaçants.