Série animée de renom, Ergo Proxy a été réalisé par le studio Manglobe (Samurai Champloo), dirigé par Shukô Murase (Witch Hunter Robin) et scénarisé par Dai Satô (Samurai Champloo, Eureka seven, Cowboy Beebop, Ghost in the Shell : Stand Alone Complex).
Du beau monde qui a eu l'ambition de mêler images de synthèses à la pelle et dessins traditionnels en 2D (mais toujours par le biais de l'informatique... elle est loin l'époque du dernier des derniers, j'ai nommé Jin roh). Un pari toujours risqué, applaudi par la presse (Animeland) comme "une réussite frolant la perfection".
Pour ma part je serai beaucoup moins élogieux. On avait vu la prouesse visuelle de Last Exile qui avait utilisé les mêmes procédés, il y a quelques années déjà. Un succès qui le plaça loin devant ses congénères actuels. Dans Ergo Proxy, au contraire, les effets numériques se marient assez mal à l'environnement vide de l'animé. On remarque la moindre incrustation 3D...
Mais avant d'aborder plus franchement ce qui gêne dans la mise en forme de l'animé, il semble bon de revenir sur quelques points de l'histoire. Pour vous donner un idée de l'oeuvre, Ergo Proxy s'inscrit dans un style post-apocalyptique, comme souvent en matière de science-fiction. Fantasme ou délire des amateurs du genre "rêvant" souvent de la fin du monde...
Dans ce futur qui ne ressemble en rien à ce que nous connaissons, robots (autoreivs) et humains (pour ce qu'ils ont d'humain...) vivent en cohésion enfermés dans des villes-dômes, protégés de l'extérieur et des virus qui guettent... Et au sein de cette communauté vivent les Proxy, étranges créatures objets de toutes les craintes et fascinations...
Pour les fans du genre, l'idée que le scénario plaise ne me surprend pas. Je ne fais cependant pas partie de ces inconditionnels. J'ai eu un peu trop l'impression de visionner le résultat d'un patchwork hasardeux, à la croisée de Matrix et Alien (avec une pincée de Deep Impact mais ce serait exégerer d'en dire plus!)...
Revenons encore quelques instants sur la forme. Vous savez maintenant comme j'ai trouvé le scénario fouilli et pas vraiment intelligible. Les supports et techniques utilisés sont, quant à eux, à discuter, on l'a vu.
Soulignons cette fois le paysage et le chara-design comme on aime l'appeler. En tant qu'oeuvre post-apocalyptique, les paysages sont forcément pauvres. On regrette de devoir le déplorer mais cet élément n'a pas été combattu avec autant de force qu'il aurait fallu. Plus gros échec de la série selon moi. Aucun détail n'est dessiné dans le décor, tout est vide.... Gros échec et grave erreur d'avoir voulu combler ce vide par l'absence de coloration (on ne comble pas un vide par un autre!). On joue - pour ce qui est des décors - sur une palette de couleurs aussi fades que sombres.
Au final, on a des personnages plantés dans un décor inexistant. Que des personnages, rien que des personnages. Mais pas seulement. S'ils sont tous convenablement dessinés, on ne peut pas toujours l'apprécier. Vétus, pour la plupart, d'habits très noirs (proche du style gothique) dans un décor sombre... Vous devinerez qu'il est très difficile de s'y retrouver... Ce noir-sur-noir gache tout. On n'aperçoit parfois que les yeux, seules lueurs de l'animé! Impossible, même, de suivre les rares (trop rares) scènes d'actions sans perdre de vue un personnage disparu dans ce néant... Vraiment dommage. Je me suis trouvé plus d'une fois enragé de voir le jour passer dans mon appartement, m'obligeant à contempler mon reflet dans mon écran... Le son mais mon image... De quoi s'énerver!
Pour finir, Ergo Proxy n'a rien d'une série parfaite et cumule les GROS défauts. Mais pour les amateurs du genre, pour ceux qui aiment tout ce qui est sombre et post-apocalyptique, commencez par vous plonger dans le noir total pour y voir quelque chose (quel paradoxe!)... E.
Premier épisode en VOSTA: