Je ne sais pas vraiment si les voyages forment la jeunesse mais la nécessité de voyager nous conduit tous à lire et ce n’est pas le plus mince des plaisirs. Ce matin, je suis à Brest, capitale pour deux jours des Communautés Urbaines Françaises, je vais donc vous dire quelques mots d’un écrivain nommé Eric Blair plus connu sous le nom de George Orwell.
Orwell est entrain de connaître un regain d’intérêt et ce n’est pas pour me déplaire. Déjà, il y a quelques mois de cela, les éditions Plon republiaient dans une version très légèrement augmentée le « Orwell ou l’horreur de la politique » de Simon Leys, un bref mais intéressant essai indisponible depuis des années. Aujourd’hui c’est au tour des éditions Agone de remettre Orwell sous les projecteurs de l’actualité en proposant « A ma guise », le recueil des chroniques de George Orewell publiées de 1943 à 1947. Au fil des semaines, l’écrivain y aborde les thèmes d’actualité les plus divers. Même si souvent, misère, difficultés du quotidien, guerres, empire britannique sont les sujets de prédilection d’Orwell, le chroniqueur parle aussi avec répétition, du racisme, des médias, du nationalisme et bien des faits de l’actualité de l’époque qui rendent comptent de l’humanité d’un écrivain qui tout en se réclamant du socialisme n’en dénonçait pas moins les caricatures autoritaires qu’il maudissait.
Lire ces chroniques est chose passionnante mais aussi une manière de se convaincre définitivement du fait qu’Orwell ne peut se résoudre à « 1984 », au génial « Animal Farm » ou à la seule guerre d’Espagne.
Comme l’indique Simon Leys, Orwell avait dit que « ce qui fait que les gens de (son) espèce comprennent mieux la situation que les prétendus experts, ce n’est pas le talent de prédire des évènements spécifiques, mais bien la capacité…