Cela fait trente-cinq ans que j’écris sur l’Amérique, sur son peuple, et sur le sens de la promesse américaine. La promesse qui nous a été faite, exactement ici, dans cette ville, par nos Pères fondateurs, avec une injonction : faites de votre mieux pour donner une réalité effective à l’égalité, à la justice sociale et économique ; pour assurer une part équitable à tous nos citoyens ; pour que l’idée américaine, partout dans le monde, exerce une influence positive, et rende l’existence plus juste et plus sereine. C’est tout cela qui donne à nos vies espoir, forme et sens. Ce sont là les liens qui nous unissent et nous donnent foi dans notre contrat mutuel.
J’ai passé la plus grande part de ma vie de créateur à mesurer la distance entre cette promesse et la réalité américaine. De nombreux Américains aujourd’hui perdent leur travail, leur maison, voient leur fonds de pension disparaître, n’ont pas de sécurité sociale, ou ont été abandonnés dans les quartiers défavorisés. La distance entre cette promesse et cette réalité n’a jamais été aussi grande ni aussi douloureuse. Je crois que le sénateur Obama a pris la mesure de cette distance dans sa vie et dans son travail. Je crois qu’il comprend, dans son cœur, le coût de cette distance, dans le sang et la souffrance, dans la vie de tous les Américains. Je crois que comme Président, il travaillera à restaurer cette promesse pour tant de nos concitoyens qui ont à juste titre cessé d’y croire. Après le gouvernement désastreux des huit dernières années, il nous faut quelqu’un pour nous conduire dans un projet de reconstruction de l’Amérique.…