Ma petite entreprise connaît la crise

Publié le 17 octobre 2008 par Cahri Cahri

Les grandes entreprises de la Réunion, dont les patrons ont manifesté la semaine dernière, ne sont pas les seules à craindre les retombées de la future loi des finances. Jean-François Maillot emploie trois salariés dans le bâtiment. Lui aussi grince des dents.

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Mi gagn pa », « mi travay pli ». Jean-François Maillot, président de l’Union des acteurs économiques de Saint-Leu, reçoit tous les jours ce genre de plaintes au siège de l’association. Chef d’entreprise d’une TPE (Très Petite Entreprise) dans la bâtiment, ACMB (Artisan Carrelage Maintenance Bâtiment), il insiste sur les risques que feraient peser le projet de loi de finances 2009. « Si cette loi passe, la précarité et le travail au noir vont augmenter sur nos chantiers ». Il ajoute : « En ratant un, deux voire trois chantiers, je serai obligé de licencier ou d’arrêter mon entreprise ». Le patron rappelle que la crise économique actuelle affecte les quelque 5 000 artisans recensés sur l’île et que l’an dernier, 3 000 entreprises ont mis la clé sous la porte.

Avec la loi de finances, les investisseurs ne pourront plus défiscaliser que sur les logements sociaux. Par ailleurs, les exonérations de charges patronales seront revues à la baisse. Or ces avantages fiscaux ont permis de «  maintenir l’emploi à la Réunion », assure Jean-François Maillot. « Les assurances diverses, l’octroi de mer et le prix de l’essence pèsent énormément dans notre secteur d’activité », renchérit Jean- Hugues Catherine, trésorier de l’association.

Un avenir menacé

« L’entreprise est créatrice de richesse et d’emploi. Mais lorsque l’économie se retrouve en difficulté, c’est tout le système qui est mis en péril », déplore Jean-François Maillot. Et face à la crise, les TPE se sentent seules. La semaine dernière, lors du rassemblement des chefs d’entreprise de la Réunion, ils n’ont pas eu le droit de montrer leur banderole. « On nous a bien fait comprendre que nous n’avions pas notre place », reproche Jean-Hugues Catherine.

Manque de communication ou manque d’entraide, les grandes entreprises ne partagent pas les mêmes réalités que les TPE. Plus structurées, elles sous-traitent avec les petites entreprises mais ne les feraient pas vivre. Les TPE se sont donc organisées en association afin de se doter des structures administratives et pouvoir répondre aux appels d’offres. Selon Jean-François Maillot, « cela permet également d’améliorer notre gestion ». Ceci dit, les revendications se rejoignent car «  le remaniement de la loi des finances, le maintien de l’exonération et la demande d’une extension de la zone franche Est » sont approuvés par l’ensemble des patrons. Le statut de zone franche globale, prévue sur l’ensemble de l’île, avec ses exonérations massives de charges sociales ? Jean-François Maillot n’en est pas convaincu. Pourtant, cette mesure était unanimement réclamée. Et les patrons réunionnais l’ont obtenue !


Keng-Sam Chane-Chick-Té
Etudiant en journalisme à Info-Com

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