Yeti Airlines

Par Pandora


Nous sommes une vingtaine de personnes dans le petit avion à hélices de la compagnie « Yeti Airlines » qui nous mène de Kathmandu à Lukla dans la région de l’Everest. Je me suis assise juste derrière les pilotes, à gauche côté hublot pour bien voir la chaine himalayenne qui se dévoile et à côté de laquelle nous allons voler, avant d’y marcher. Je déteste l’avion mais le décollage s’est plutôt bien passé, j’ai vu le regard ironique de mon voisin tandis que je broyais mes gants et ma casquette puis j’ai fermé les yeux et retenu ma respiration. Et nous avons décollé pour deux petitex heurex de vol. J’enfonce un peu plus dans mes oreilles les boules de coton que l’hôtesse nous a distribuées avant que nous ne décollions, les hélices de cet avion font vraiment beaucoup de bruit. Et j’en profite pour sucer le petit bonbon à la menthe que nous avons reçu en même temps. Le Yeti, les montagnes, je me dis qu’il faudra vraiment que je relise « Tintin au Tibet ». Le paysage est magnifique et le vol se passe bien.



Jusqu’à ce que nous entrions dans une zone de turbulence. 
Nous sommes  secoués plutôt brutalement et je trouve tout d’un coup ce vol beaucoup moins paisible. Les pilotes n’ont cependant pas l’air trop inquiets et mon voisin non plus. Un trekkeur également, comme tous les passagers de ce vol d’ailleurs. Je me crispe sur mon siège tandis que nous continuons à être secoués et que mes chaussures que j’avais imprudemment ôtées se promènent désormais dans l’avion. Nous n’avons heureusement pas encore marché et personne ne devrait être trop incommodé par les odeurs. Mais moi je commence vraiment à avoir envie de vomir. Et un peu peur. Enfin beaucoup pour être complètement honnête. Mon voisin le remarque qui me demande si ça va.

-   Pas vraiment, j’ai le mal de mer et le vertige et peur dans l’avion.

-   Rien que ça ?

-   Oui, sinon tout va bien !

-   Ca souffle souvent dans le coin, mais les pilotes ont l’habitude. Les népalais et les indiens sont réputés pour être parmi les meilleurs pilotes au monde.

-   Ah, ben alors…

-   Et vous voyez là-bas, c’est la chaine himalayenne, la vue est particulièrement dégagée aujourd’hui

-   Oui, mais le vol est aussi particulièrement secouant…

-   Ne vous inquiétez-donc pas comme ça je vous dis…

-   Vous venez aussi pour un trek ? (question oh combien stupide puisqu’il a des chaussures de marche, un pantalon de marche et une veste technique !)

-   Oui, je vais au camp de base de l’Everest et vous ?

Je me retourne pour montrer les autres membres du groupe répartis dans le petit avion, côté hublot pour la plupart.

-   Nous allons au Lac Gokyo et au Kala Pattar.

-   C’est très beau, vous verrez .

-   Vous connaissez ?

-   Oui, j’y suis monté l’année dernière... Ne regardez surtout pas devant-vous…

Les secousses se sont enfin calmées et je sens l’avion qui ralentit, nous allons bientôt atterrir.

-   Pourquoi ? dis-je en regardant malencontreusement côté pilote

-   Parce que la piste d’atterrissage est très courte et qu’elle finit à flanc de montagne. Littéralement .

Mais c’est trop tard, j’ai vu. Et maintenant je me sens commencer à paniquer. Je déteste tellement l’avion.

-   Mais les pilotes ont l’habitude et connaissent bien la piste

-   Oui, mais pas moi

-   Détendez-vous, ils vont faire attention. Et puis ils n’ont pas plus envie de mourir que vous.

C'est vrai ça! Je me sens donc un temps rassurée tandis que l’avion entre dans la délicate phase d’atterrissage. Jusqu’à ce que je réalise que les pilotes sont bouddhistes et qu’ils croient en la réincarnation. Mais pas moi!

-   Au secouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuurrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrsssssssssssssssss
Exercice d'écriture pour kaléidoplume sur le thème des turbulences