Mon plombier ressemble à Oncle Joe
Plombier est décidément une profession à la mode. On se souvient de la fameuse affaire du « plombier polonais » en 2005, lors de la campagne référendaire sur le traité constitutionnel. Philippe de Villiers avait popularisé l’expression pour donner un visage à l’invasion venue de l’Est, une sorte de remake du moujik russe avec son couteau entre les dents.
Ce moujik là, rendu célèbre par une affiche des années 20, avait la tête de Joseph Staline, Oncle Joe comme diraient affectivement les américains en 1943-45. Son lointain petiot villiériste des années 2000 servait à la droite pour pointer les dangers d’une politique trop libérale au travers de la fameuse directive Bolkenstein qui devait permettre à nos cousins de l’Est de venir travailler en France.
Rencontre avec Joe Black
Les années ont passé, mais décidément, la Droite dure aime les plombiers, car John Mc Cain, qui cherche à déboucher sa campagne, a lui aussi ressorti le sien lors du débat avec Obama. Son nom est Joe Wurzelbacher. A priori, il s’agissait d’incarner un fantasme tout à fait inverse, le mythe du petit entrepreneur qui ne peut pas racheter son entreprise à cause de la politique keynésienne d’Obama et ses impôts trop lourds. Joe le Plombier avait en effet interpellé sur ce thème le candidat Obama.
Patatras. Renseignements pris, il s’avère que ce « simple plombier » serait en réalité un militant républicain en délicatesse avec le fisc américain, et qui n’aurait pas de licence pour faire son boulot. Une forme de clandestin, quoi, travaillant au noir.
Il faudrait donc re-sous-titrer son algarade avec Barack « Rencontre avec… Joe Black », ce qui, on l’avouera, dans le cas d’Obama ne manque pas de sel.
D’ailleurs, Wurzebacher, ce serait pas polonais par hasard ? Nous voilà rassurés : les plombiers polonais préfèrent s’installer en Amérique !
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