"Yal Menfi" et Akli Yahiaten

Publié le 16 octobre 2008 par Musique

"Yal Menfi" est une reprise en arabe dialectal d'un vieux chant d'exil kabyle composé au lendemain de l'insurrection de 1871 et du verdict sans appel : la déportation en Nouvelle-Calédonie de la plupart des meneurs. "Yal Menfi" (l'exilé ou le bannis) évoque les souffrances endurées par les immigrés algériens de toutes les époques. Cette chanson est un standard  de Akli Yahiaten et une reprise par Rachid Taha.

Akli Yahiaten (né en 1933 à Aït-Mendes près de Boghni (wilaya de Tizi-Ouzou) en Algérie, Akli Yahyaten est un chanteur d'expression kabyle.

Emigré en France dans les années 50, il travaille comme manœuvre spécialisé dans les usines Citroën et commence à fréquenter le milieu artistique du Quartier latin (Slimane Azem, Zerrouki Allaoua, Cheikh El Hasnaoui).

Suspecté, à la suite d'une dénonciation, de collecter des fonds au profit du Front de libération national algérien (FLN), il sera emprisonné à plusieurs reprises.

 


Paroles

goulou lommi matebkeesh 

yal menfi 

waldek rabbi mayy khalleesh 

yal menfi 

Le Banni

Dites à ma mère de ne pas pleurer 

Le Banni 

Dieu n'abandonnera pas ton fils 

Le Banni 

aw ki dakhal fi wast bibaan 

wa seb3a fih el gidaan 

wa galou li kashi dokkhan 

wana fi wasthom dahshan 

Et quand il est entré au milieu ?

et on ma dit, as-tu du tabac ? 

et moi, parmi eux, j'étais stupéfait 

aw ki dawni le tribunal 

jadarmiya kbaar wisghaar 

aa wissensla tewzen qantar 

darbouni aam wa n'haar 

Quand ils m'ont emmené au tribunal, 

les grands et petits gendarmes 

avec une chaine qui pesait 1 quintal 

ils m'ont donné un an et un jour 

3ala dakhla haffouli raas 

wa aataouni zawra ou payas 

wil grifounia assaas 

arift minya tesmaa siyyet 

Dès mon entrée ils m'ont rasé la tête 

Et ils m'ont donné une couverture et une paillasse 

Ils m'ont greffé un gardien 

A 20h00, tu entends ......... ?

aw ya galbi wish daak diif 

wa souba day man kifkif 

wil gamila maamra bil maa 

wal gralou 3ayem fiha 

O mon coeur pourquoi es-tu dégoûté ? 

La soupe est toujours la même 

La gamelle est pleine d'eau 

Et les cafards nagent dedans