"Yal Menfi" est une reprise en arabe dialectal d'un vieux chant d'exil kabyle composé au lendemain de l'insurrection de 1871 et du verdict sans appel : la déportation en Nouvelle-Calédonie de la plupart des meneurs. "Yal Menfi" (l'exilé ou le bannis) évoque les souffrances endurées par les immigrés algériens de toutes les époques. Cette chanson est un standard de Akli Yahiaten et une reprise par Rachid Taha.
Akli Yahiaten (né en 1933 à
Aït-Mendes près de Boghni (wilaya de Tizi-Ouzou) en Algérie, Akli Yahyaten est un chanteur d'expression kabyle.
Emigré en France dans les années 50, il travaille comme manœuvre spécialisé dans les usines Citroën et commence à fréquenter le milieu artistique du Quartier latin (Slimane Azem, Zerrouki
Allaoua, Cheikh El Hasnaoui).
Suspecté, à la suite d'une dénonciation, de collecter des fonds au profit du Front de libération national algérien (FLN), il sera emprisonné à plusieurs reprises.
Paroles
goulou lommi matebkeesh
yal menfi
waldek rabbi mayy khalleesh
yal menfi
Le Banni
Dites à ma mère de ne pas pleurer
Le Banni
Dieu n'abandonnera pas ton fils
Le Banni
aw ki dakhal fi wast bibaan
wa seb3a fih el gidaan
wa galou li kashi dokkhan
wana fi wasthom dahshan
Et quand il est entré au milieu ?
et on ma dit, as-tu du tabac ?
et moi, parmi eux, j'étais stupéfait
aw ki dawni le tribunal
jadarmiya kbaar wisghaar
aa wissensla tewzen qantar
darbouni aam wa n'haar
Quand ils m'ont emmené au tribunal,
les grands et petits gendarmes
avec une chaine qui pesait 1 quintal
ils m'ont donné un an et un jour
3ala dakhla haffouli raas
wa aataouni zawra ou payas
wil grifounia assaas
arift minya tesmaa siyyet
Dès mon entrée ils m'ont rasé la tête
Et ils m'ont donné une couverture et une paillasse
Ils m'ont greffé un gardien
A 20h00, tu entends ......... ?
aw ya galbi wish daak diif
wa souba day man kifkif
wil gamila maamra bil maa
wal gralou 3ayem fiha
O mon coeur pourquoi es-tu dégoûté ?
La soupe est toujours la même
La gamelle est pleine d'eau
Et les cafards nagent dedans