→ Après une semaine dernière très agitée sur le plan financier qui a été résorbée en partie lundi et
mardi grâce aux annonces du plan européen, les marchés actions rechutent lourdement depuis hier avec une rafale de données économiques sur le terrain qui les fait entrer à nouveau dans une
sinistrose aiguë.
L'index 'BDI' décrit hier soir dans Edition
Spéciale : l'économie plie, le commerce mondial plonge, baisse encore ce jour de - 6,75
% à 1 506. Si les principaux métaux de base ou industriels comme l'aluminium ou le cuivre arrivent à limiter les pertes voire à se stabiliser, le zinc, le plomb ou le nickel connaissent à nouveau
une séance avec des scores négatifs de - 6 à - 8 %.
Parmi les matières premières, la hausse très importante des stocks de brut aux USA arrêtés au 10 octobre fait plier le baril sous les 70 $ avec une rupture d'un support de très long terme
important (graphe ci-dessous)
Parmi les métaux précieux, l'argent-métal retrouve ses récents plus bas sous les 10 $ l'once et l'or perd plus de 5 %
pour s'arrimer aux 800 $ l'once.
L'économie lâche prise :
Après clôture des bourses européennes hier soir, la Fed a fait paraître son Beige Book' sur l'état de l'économie US qui confirme la détérioration de l'économie américaine. Ce jour, les enquêtes
auprès des économistes montrent que la majorité s'attendent à une récession dans l'ensemble des pays du G7 (hormis éventuellement au Canada)
La production industrielle américaine, qui constituait un des éléments résistants face au ralentissement général jusqu'en juillet et dont la tendance haussière a été rompue en août (Cf. La dégradation de l'économie éclipsée par le Plan Paulson ? ), chute de - 2,8 % (dont - 7,8 % pour les mines), soit la plus forte baisse
depuis 1974. Ceci s'accompagne d'une baisse de l'utilisation des capacités de production dans l'industrie manufacturière à 74,5 % après 76,6 % le mois précédent.
L'indice d'activité de la région de Philadelphie s'effondre de 3,8 en septembre à - 37,5 ce mois-ci contre - 5 attendus.
Plus satisfaisant, l'indice des prix à la consommation pour septembre est resté stable et revient sous les 5 % à 4,9 % en rythme annuel. L'indice de base, hors énergie et alimentation, progresse
annuellement de + 2,6 %.
Après une chute de - 7,87 % hier soir et un plus bas en séance ce jour à 8 200 points le Dow Jones a opéré un retour haussier après la fermeture des bourses en Europe et évolue en hausse de 3 %
une demi-heure avant la clôture.
Le CAC 40 reperd - 5,92 % à 3 181 points et Francfort - 4,91 %. Les valeurs industrielles partagent dorénavant avec les banques et les financières (AXA lâche - 12,51 %) les plus mauvaises places
de part et d'autres du Rhin.
Les 'cris de douleur' envoyés par l'économie au travers des matières premières, de la chute du négoce mondial, de ces statistiques US, des analyses de la Fed hier soir ou encore
celle des économistes ce jour couvrent largement les propos rassurants du début de semaine de la part des politiques sur la crise financière.
C'est souvent lorsque les mauvaises nouvelles s'agglutinent les unes aux autres que les points bas sont touchés et que le marché est mûr pour un rebond assez souvent. Dans le cas présent, la
dislocation d'ensemble semble cependant se poursuivre avec :
- un marché interbancaire qui retrouve un peu de fluidité mais qui reste encore très largement gelé avec des banques qui préfèrent conserver leur liquidités auprès de la BCE plutôt que de les
injecter dans le circuit.
- la Suisse a dû annoncer également un plan important pour entrer au capital d'UBS et en extraire 60 Milliards de francs suisses de dettes 'pourries' alors que Crédit Suisse a annoncé des pertes
au 3 ème trimestre.
- les monnaies des pays de taille petite ou moyenne rencontrent de plus en plus de difficultés à maintenir leurs monnaies, une grande part des capitaux investis dans les pays émergents ayant
tendance à être rapatriés. Après l'Islande et le Danemark, c'est au tour de la Hongrie par exemple de connaître des difficultés en la matière. La Banque de Hongrie a passé un accord ce jour
avec la BCE pour une injection de liquidités. Hier, c'était un accord avec la Suisse.
Demain, nous prendrons connaissance du sentiment actuel du consommateur aux USA ainsi que des permis de construire et des mises en chantier pour le mois dernier avant une semaine qui verra très
peu de statistiques paraître et qui démarrera à nouveau après un week-end important puisque samedi aura lieu un sommet USA-Europe pour dégager les grandes lignes d'un sommet mondial en
novembre destiner pour l'heure à "refonder le système financier"...
...un vaste programme... qui fait perdre les repères et alimente encore la volatilité.