Claudio Magris, écrivain italien célèbre, a adressé jeudi 16 octobre un courrier à Silvio Berlusconi, le président du Conseil italien. Dans sa lettre, il demande que des excuses officielles soient
exigées du président français Nicolas Sarkozy. Il l'accuse d'avoir "insulté" l'Italie, en l'assimilant à un "pays de barbares" lorsqu'il a refusé l'extradition de Marina Petrella, la terroriste des
Brigades Rouges réfugiée en France. Dans sa lettre, publiée par le Corriere della Sera, l'auteur précise: "Je n'ai pas voté pour vous, ni pour votre parti mais vous avez été élu
démocratiquement pour diriger le pays et protéger le bien et l'honneur de l'Italie". "En conséquence, je vous demande d'exiger du président Sarkozy des excuses formelles pour la gifle et l'offense
qu'il a infligées à l'Italie avec les motivations avancées pour refuser l'extradition de Marina Petrella, terroriste condamnée en Italie pour homicides et en cavale à l'étranger, en France".
Le 11 octobre dernier, L'Elysée avait abrogé le décret d'extradition de Marina Petrella vers l'Italie pour des raisons humanitaires. Marina Petrella ,54 ans, est hospitalisée à Paris dans un état
mental et psychique très détérioré, selon les médecins. "Le président Sarkozy a implicitement proclamé que l'Italie n'est pas un pays de droit mais un pays barbare où l'on ne respecte pas les
droits humains essentiels, où l'on ne soigne pas les détenus malades, où on les torture peut être comme à Guantanamo", écrit Claudio Magris. "C'est une insulte à notre pays et donc à celui qui le
gouverne", reprend-il.
Silvio Berlusconi, qui se veut proche de la présidence française, n'a fait aucun commentaire sur cette non-extradition, pourtant très polémique et vivement critiquée par des proches des victimes
des Brigades Rouges.
Marina Petrella a été jugée lors du procès "Moro ter", qui, en 1992, avait statué sur les attentats revendiqués par les Brigades Rouges à Rome de 1977 à 1982. Elle avait alors été condamnée à
perpétuité.
Claudio Magris est notamment l'auteur de "Danube". Il est régulièrement cité pour le Nobel de littérature.
Merci à http://karinevillard.over-blog.com/ pour le photomontage.