Le docteur Sarkozy a rédigé son ordonnance, le 13 mai dernier, en présentant sa fameuse loi de modernisation de l'économie. Il faut "rendre du pouvoir d'achat aux Français en créant les conditions de la concurrence pour faire baisser les prix".
Cette très orthodoxe déclaration de confiance dans les vertus du marché se heurte cependant à la résistance de secteurs entiers de l'économie qui s'organisent pour échapper à la sacro-sainte "libre concurrence". De subtiles stratégies commerciales, fondées sur la complexité et le caractère inextricable des propositions, conduisent à empêcher toute comparaison entre divers fournisseurs. Comment choisir un opérateur de téléphonie quand le marché propose plusieurs centaines de combinaisons, toutes différentes ? Quelle compagnie aérienne préférer quand les prix des billets changent tous les quarts d'heure ? A quelle banque confier son argent si l'on ne peut comparer le subtil cocktail, toujours illisible, de frais, commissions et droits divers des unes et des autres?