Résumé: Dans un futur indéterminé, alors que la fin du monde est proche, des scientifiques décident de créer une cité souterraine pour préserver l’espèce humaine. Les équipements de la ville, notamment son gigantesque générateur, sont conçus pour tenir 200 ans. Une boite contenant les instructions pour quitter la ville après cette période est confiée au maire de la cité d’Ember. Malheureusement, au fil des années, la mission des maires est oubliée et la boite égarée. Alors que des pannes du générateur sont de plus en plus fréquentes, les jeunes Lina et Doon vont trouver la boite et tenter de sortir de la cité…
Nouveau venu sur le marché lucratif de la fantasy pour jeunes ados, City of Ember avait tout du projet excitant et intriguant : un jeune réalisateur ayant réalisé un bon premier film (Gil Kenan, réalisateur du très sympa Monster House), un univers fort visuellement (une cité souterraine) et un casting de seconds rôles excitant (Bill Murray, Tim Robbins, Martin Landau). Bref, à la vue de la très belle bande-annonce, City of Ember semblait bien parti pour constituer la bonne surprise de cet automne. Et il y parvient… partiellement.
Des les premières minutes, où une voix off nous conte l’origine de la cité et le destin de la fameuse boite, Kenan parvient sans problème à nous faire pénétrer dans cet univers bien particulier. On découvre avec émerveillement cette étonnante cité et ses habitants, et les deux héros sont rapidement mais correctement introduits. Pour une fois en plus, ceux-ci ne sont pas des ados tète à claques, mais deux jeunes gens réellement concernés par le sort de leur cité. Kenan parvient à rendre celle-ci vivante grâce à un imposant décor, mais aussi à travers une multitude de petits détails amusants (tout fonctionne à l’électricité, mais seulement sur le secteur, chacun à un rôle défini qui lui est attribué à l’adolescence…). Mais malheureusement, toute cette mise en place élégante s’effondre assez vite. Difficile de dire en quoi le film n’atteint pas totalement son objectif, mais le fait est qu’il manque quelque chose. On suit sans déplaisir les tribulations des deux héros et on se laisse porter facilement par l’intrigue, mais le fait qu’il manque quelque chose, cette petite étincelle qui faisait par exemple de Stardust un film exceptionnel.
A vrai dire, l’un des points faibles du métrage est son manque crucial d’enjeux. Non pas que la recherche d’une sortie ne soit pas un enjeu suffisant, mais il manque un véritable méchant au film. Bill Murray campe un maire égoïste qui amasse les réserves de nourriture pour son confort personnel, mais au-delà de ça, il n’est jamais une vraie menace. D’ailleurs, sa mort est rapidement expédiée et n’a que peu d’intérêt ou de conséquences sur le film. De même, une fois l’introduction passée, on a l’impression que le film ne développe pas assez son univers, balançant des pistes intéressantes sans vraiment les explorer. Pourquoi est-il interdit de sortir de la ville ? Et d’ailleurs, qu’est-ce qu’il y a à l’extérieur de celle-ci ? Pourquoi y a-t-il des animaux géants un peu partout ? Que s’est-il passé pour que l’apocalypse se produise ? Comment fonctionne réellement la ville ? Sur le troc ? Les gens gagnent-ils un salaire bien qu’ils aient tous un travail imposé ? Bref, de nombreuses questions sans réponses qui frustrent quelque peu le spectateur et pâtissent à la crédibilité de l’ensemble. De même, certains éléments importants sont sous-exploités, comme l’étrange cadeau que Tim Robbins offre à son fils au début : celui-ci s’en désintéresse et puis comme par magie l’utilise plus tard sans qu’on l’ait vu apprendre à s’en servir… Pourtant, on sent que le film avait un potentiel énorme et il l’exploite de temps en temps parfaitement, ce qui est d’autant plus frustrant. Le décor est somptueux et largement exploré, la très belle musique d’Andrew Lockington donne une certaine ampleur au film, et certaines scènes sont très réussies, comme la découverte du mécanisme de sauvetage pour quitter la ville.
City of Ember aurait donc pu constituer une éclatante réussite mais échoue malheureusement à suffisamment impliquer son audience. Il aurait peut-être fallu rajouter une vingtaine de minutes pour développer un peu plus cet univers seulement effleuré et le film aurait été tout autre. En l’état, il s’agit d’une honnête tentative, pas honteuse pas un peu bancale et frustrante.
Note : 5/10