Ce faisant, il ne respecte pas l’accord de partage du pouvoir négocié avec l’opposition
Zimbabwé / M. Mugabe s’approprie certains ministères clés / Ce faisant, il ne respecte pas l’accord de partage du pouvoir négocié avec l’opposition
HARARE, Zimbabwe, 16 octobre 2008/African Press Organization (APO)/ — Les États-Unis appellent à la mise en ouvre de l’accord de partage du pouvoir négocié entre le gouvernement du président Robert Mugabe et l’opposition politique au Zimbabwé, et affirment que l’appropriation de certains ministères clés du pays va à l’encontre de l’esprit de cet accord.
Le 14 octobre, le porte-parole du département d’État, M. Sean McCormack, a déclaré qu’il y avait un « réel dos d’âne » sur la route de la mise en ouvre de l’accord passé le 15 septembre dernier entre M. Mugabe et le chef du Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition), M. Morgan Tsvangiraï.
Aux termes de cet accord, négocié par l’entremise de l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, l’opposition obtiendrait 16 sièges ministériels, alors que le ZANU-PF (Union nationale africaine - Front patriotique) du président Mugabe en obtiendrait 15.
Le 11 octobre, le gouvernement Mugabe a publié une liste montrant comment il avait l’intention de répartir ces ministères. Il s’est attribué de grands portefeuilles tels que la défense, les affaires intérieures et étrangères, la justice, les mines et la gestion des terres, et a octroyé à l’opposition des ministères relativement moins importants tels que les affaires constitutionnelles et la gestion des eaux. M. Tsvangiraï a menacé de rompre les pourparlers visant à la formation d’un gouvernement de coalition.
M. McCormack a déclaré que M. Mugabe avait, semblait-il, « dépassé les limites » de l’accord du 15 septembre « en s’attribuant plusieurs ministères non couverts par cet accord ».
Par ailleurs, a-t-il affirmé, il y a toujours eu des doutes sur la question de savoir si l’on pouvait compter sur le dirigeant du Zimbabwé pour partager le pouvoir. « Tout tient aux détails de la mise en oeuvre de l’accord », et les États-Unis vont attendre de voir comment on sort de cette nouvelle impasse. « Il va de soi que toute solution doit être acceptable pour le MDC et M. Tsvangiraï. »
Pendant ce temps, affirment des responsables du Programme alimentaire mondial (PAM), plus de 5 millions de personnes - soit prêt de la moitié de la population du Zimbabwé - risquent la famine.
Le 9 octobre, lors d’un appel à l’aide lancé au monde entier, le PAM a déclaré qu’il avait besoin de 140 millions de dollars pour stocker suffisamment de rations alimentaires, faute de quoi il risquait d’en manquer dès janvier 2009.
Des millions de Zimbabwéens n’ont déjà plus de nourriture, alors que d’autres doivent se contenter d’un seul repas par jour.
Les États-Unis sont toujours le principal soutien du PAM et l’un des principaux fournisseurs d’aide humanitaire au Zimbabwé. De 2002 à 2007, ils ont fourni pour 400 millions de dollars de secours humanitaires, la majeure partie sous forme d’aide alimentaire.
SOURCE : US Department of State