étrograde en opposition avec une culture française perçue, en comparaison, comme libertaire.
Comment appliquer à des français un processus conçu à l’attention d’étrangers ?
Les enfants de parents immigrés héritent seulement de ce rôle d’éternels transplantés, juste issus d’un processus, pas hommes de chair et de sang mais rouages d’un mécanisme inhumain. Pas de parents ni d’histoire, simplement rejetons de « mère immigration », génitrice abstraite, garante de la continuité.
Privés d’une histoire, d’un passé, être en France sans l’être vraiment, être français sans l’être…comment espérer leur redonner leur pleine existence, leur permettre de construire leur identité si on leur vole leur histoire ?
"Le point de départ de l’élaboration critique est la conscience de ce qui est réellement, c’est à dire un "connais-toi toi-même" en tant que produit du processus historique qui s’est déroulé jusqu’ici et qui a laissé en toi-même une infinité de traces, reçues sans bénéfices d’inventaire. C’est un tel inventaire qu’il faut faire pour commencer" Edward Saïd
Alors qu’attend-on de ces Français ?
Assimilation, intégration, acculturation…termes aussi abject que négatif quand on ne sait pas les employer.
Définition du HCI( Haut Comité à l’Intégration)
Intégration : Du latin integrare : rendre entier, action de faire entrer une partie dans le tout.
"L’intégration consiste à susciter la participation active à la société tout entière de l’ensemble des femmes et des hommes appelés à vivre durablement sur notre sol en acceptant sans arrière pensée que subsistent des spécificités notamment culturelles, mais en mettant l’accent sur les ressemblances et les convergences dans l’égalité des droits et des devoirs, afin d’assurer la cohésion de notre tissus social." (L’intégration à la française, Rapport du Haut Comité à l’Intégration, 1993)
Peut-on donc parler d’intégration quand notre sol est aussi le leur ?
Le HCI ajoute encore : Le terme d’intégration (généralement référé à la situation des immigrés installés de façon durable dans le pays d’accueil) désigne à la fois un processus et les politiques qui ont pour objet de faciliter sa mise en œuvre.
Mener une politique d’intégration, c’est définir et développer des actions tendant à maintenir la cohésion sociale au niveau local comme au plan national, de sorte que chacun puisse vivre paisiblement et normalement dans le respect des lois et l’exercice de ses droits et de ses devoirs. Ainsi conçue, une politique d’intégration ne concerne pas seulement les immigrés ; elle n’en doit pas moins prendre en compte les problèmes particuliers que peuvent poser certains d’entre eux.
L’intégration n’est pas l’assimilation : elle ne vise pas à réduire toutes ses différences. L’intégration n’est pas non plus l’insertion car elle ne se limite pas à aider les individus à atteindre des standards socio-économiques. L’intégration demande un effort réciproque, une ouverture à la diversité qui est un enrichissement mais aussi une adhésion.
http://www.hci.gouv.fr
Là encore, pourquoi parle t’on d’intégration quand on parle de jeunes français ?
Faut-il comprendre que là encore nous avons affaire à des français entièrement à part, incapables de l’être à part entière.
Par les mots, on crée l’exclusion et la discrimination.
Revendiqués comme principe d’Etat, depuis la création d’un ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire, qui par son intitulé prouve qu’au plus haut niveau les erreurs d’association sont commises. A dessein ?
Mettre immigration et identité française dans le même intitulé revient à sous-entendre que l’une est dangereuse pour l’intégrité de l’autre, quelle forme les enfants d’immigrés peuvent-ils donc donner à leur identité nationale ?
Xénophobie d’état, racisme lexical…
A trop refuser ce qui nous parait étranger, l’on risque de passer à coté d’une chose essentielle.
Jadis, existait un pays où le Roi aimait s’occuper lui-même de son jardin.
Un jour, voulant tailler ses fleurs, il fut blessé par les épines qui ornaient une branche d’un arbre qu’il avait planté. Cet arbre lui avait été offert comme cadeau par un roi d’une contrée lointaine.
Cet arbre était un rosier qui n’avait pas encore fleuri. Le roi qui n’avait jamais connu ce qu’est une rose ni vu de rosier, décida de le couper, et d’interdire à tous ses sujets de planter un tel arbre.
Son royaume ne connut jamais ni la beauté de la rose, ni son doux parfum
En plus, croyant que le roi qui lui avait offert l’arbre voulait l’empoisonner, il lui déclara la guerre
Saïd Bailal