Le groupe pharmaceutique Lundbeck annoncé cette semaine s’être engagé à verser 800.000€ sur cinq ans à la Fondation partenariale Lyon 1, dont l’objectif est de soutenir les projets de l’Université en matière de recherche, de formation et de vie étudiante. Cette somme va servir à la création d'une nouvelle chaire avec une tête d’affiche internationale, afin d’assurer la promotion de l’Université Claude Bernard Lyon 1.
Lundbeck est le laboratoire qui commercialise le Seroplex®, cette toute dernière nouveauté qui a révolutionné le traitement de la dépression voilà déjà plus de trois ans, à grand renfort de visite médicale. La nouveauté ? Ils ont réussi à séparer l’énantiomère S-citalopram ou escitalopram du citalpram (Seropram®). L’escitalopram est présenté par le laboratoire lors des visites médicale comme étant plus efficace et ayant un profil d’effets indésirables moindre que le citalopram. Et il s’agit d’une belle réussite commerciale puisque le Seroplex est un des leader sinon le leader du marché aujourd’hui en France. Or une analyse groupée de trois essais cliniques, soit 1321 patients, n’a pas montré de différence statistiquement significative entre le citalopram et l’escitalopram sur l’évolution du score MADS, échelle de mesure de la dépression, à huit semaines de traitement. De plus, le type et la fréquence des effets indésirables du escitalopram sont du même ordre que ceux du citalopram (1). Fortuitement, le Seroplex® est sorti sur le marché quelques mois après la tombée dans le domaine public du Seropram®, lui-même commercialisé par Lundbeck. Le Seroplex® n’apparaît donc pas tant comme une volonté de mieux prendre en charge la dépression que de récupérer des parts de marché.
Lundbeck s’aurait-il donc payé une chaire ?
1. Escitalopram (seroplex®) un isomère du citalopram, sans avantage thérapeutique. Rev Prescr. 2004(250):325-8.