la Terre abandonnée

Publié le 16 octobre 2008 par Joachim
Quand je pense que je n'ai toujours pas vu ça:
Et que si ça se trouve, c'est le meilleur film de l'année...  enfin, surtout pour la première demi-heure apparemment, ce trip muet (entre 2001 et Buster Keaton, à ce que l'on promet) sur la Terre terrain vague...
J'y ai repensé en tombant par hasard, il y a deux jours, sur la toute fin de Woodstock (Michael Wadleigh 1970), ces solos d'Hendrix pour fermer le rideau et surtout, surtout, les tout tout tout derniers moments "the party is over" (pour les impatients, sur la vidéo, c'est à partir de 6 minutes) :
... tout derniers moments qui comme rarement m'ont transmis l'impression d'une dévastation, d'une descente post-trip, d'un évanouissement du mirage, d'un rêve qui vient de s'enfuir et nous laisse là, tous, seuls en pauvres hères claudiquants et impuissants. Et les notes hurlantes d'Hendrix de se transformer en la plus sauvage des élégies.Deux extraits qui condensent la psyché de leur époque. 68 : une utopie fugace, quelque part "perdue d'avance", surtout déjà évanouie voire liquéfiée dans la boue du réel. 08 : l'algorienne angoisse post-Kyoto. Entre les deux, 40 ans où l'on est passé du rêve au cauchemar ? Sans doute pas si simple... Dans les deux cas, une Terre abandonnée. A reconquérir ?