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Un grand exemple épiscopal : le désormais Bienheureux von Galen
Publié le 16 octobre 2008 par Hermas
Rome (Agence Fides) - Le dimanche 9 octobre, le
Cardinal José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, a célébré la
Messe dans la Basilique Saint-Pierre, et, sur mandat du Saint-Père, il a donné lecture de la Lettre Apostolique par laquelle le Pape inscrivait au nombre des Bienheureux le Serviteur de Dieu
Clemens August Graf von Galen (1878-1946), Evêque de Münster.
Au terme de la cérémonie, le Saint-Père s’est rendu dans la Basilique pour vénérer les reliques du nouveau Bienheureux et pour adresser un bref salut. Puis, de retour dans ses appartements, il a
récité l’Angélus comme chaque Dimanche depuis la fenêtre de son bureau.
Le Saint-Père a indiqué aux fidèles rassemblés sur la Place Saint-Pierre, le témoignage du nouveau Bienheureux, « opposant intrépide au régime nazi… Au nom de Dieu, il dénonça l’idéologie
néo-païenne du national-socialisme, en défendant la liberté de l’Eglise et des droits de l’homme qui étaient gravement violés, en protégeant les juifs et les personnes les plus faibles, que le
régime considérait comme des rebuts à éliminer », et l’a présenté comme « modèle de courage chrétien ». « C’est là précisément le message toujours actuel du Bienheureux Von Galen : la foi ne
se réduit pas à un sentiment privé, voire même à cacher quand il devient gênant, mais implique la cohérence et le témoignage y compris dans le domaine public en faveur de l’homme, de la justice,
de la vérité » (...).
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Clemens August, comte von Galen (1878-1946), onzième enfant d'une famille qui en comptait
treize, fut nommé évêque de Münster en 1933, à l'époque même où Adolf Hitler devint Chancelier du Reich. Il participa à la rédaction et à la propagation de l'Encyclique Mit brennender sorge (10 mars 1937), adressée aux évêques allemands à propos de la situation du
catholicisme « au milieu du pays et du peuple auxquels saint Boniface a porté autrefois le lumineux message, la bonne nouvelle du Christ et du Royaume de Dieu
».
Dans ce document, on le sait, le Pape Pie XI condamnait l'idéologie nazie.
Ce texte magnifique est à relire avec soin. Il manifeste dès l'abord ce que certaines officines intéressées s'emploient habituellement à masquer, à savoir que le nazisme fut, dès le début, par
principe et avec détermination, un ennemi absolu du catholicisme. « Si l'arbre de paix, planté par Nous en toute pureté d'intention dans la terre allemande [par le concordat signé avec
l'Etat], n'a pas produit les fruits que, dans l'intérêt de votre peuple, Nous désirions si ardemment, personne au monde, ayant des yeux pour voir et des oreilles pour entendre, ne pourra dire
aujourd'hui que la faute en est à l'Église ou à son Chef. Les expériences des dernières années mettent les responsabilités en pleine lumière : elles révèlent des intrigues qui dès le début ne
visaient qu'à une guerre d'extermination. Dans les sillons où Nous Nous étions efforcé de semer le germe d'une paix sincère, d'autres répandirent - tel "l'inimicus homo" de la Sainte Ecriture
(Matth., XIII, 25) - l'ivraie de la méfiance, du mécontentement, de la haine, de la diffamation, d'une hostilité de principe, soit voilée soit ouverte, alimentée à mille sources et agissant par
tous les moyens, contre le Christ et son Église. Eux, et eux seuls, avec leurs silencieux ou leurs bruyants complices, sont aujourd'hui responsables si, au lieu de l'arc-en-ciel de la paix, c'est
l'orage des funestes luttes religieuses qui se montre à l'horizon de l'Allemagne. ».
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Mgr von Galen s'opposa résolument au nazisme, dès le début de son épiscopat, au péril de sa vie, en particulier en
dénonçant l'euthanasie programmée des personnes handicapées, avec une détermination qui finit par fléchir les autorités allemandes elles-mêmes. On lira avec intérêt le sermon qu'il fit, le dimanche 3 août 1941, en l'église Saint-Lambert, à Münster, notamment sur ce sujet, en se représentant ce qu'il
pouvait en coûter de s'exprimer alors en ces termes.
Hitler, entendait se venger de celui qu'on appelait "le lion de Munster", après la fin de la guerre, mais l'issue de celle-ci ne lui en laissa pas le loisir. Mgr von Galen ne dut qu'à son
rayonnement dans la population de ne pas être arrêté et mis à mort.
Le Pape Pie XII, soi-disant si bienveillant à l'égard de l'Allemagne nazie, créa cardinal de la sainte Eglise cette grande figure du témoignage chrétien porté jusqu'à l'héroïsme, le 18 février
1946.
Fort exemple, en effet, que celui de cet homme, de ce prêtre, de cet évêque, dont toute la personnalité et la foi se sont exprimées dans son cri, dans ses
protestations, dans sa défense communicative de l'Eglise et de la justice, au mépris des persécutions qui pouvaient l'atteindre.
Grand exemple pour notre temps, qui est trop souvent encore, en dépit notamment des crimes renouvelés de l'avortement et des injures faites ici et là à la Sainte Eucharistie, le temps des
résignations molles et "le temps des chiens muets".
Bienheureux Clemens, priez pour nous !