(source RUE89)
Le vernis commencerait-il à s'écailler ? En lançant ses Etats généraux de la presse, le 2 octobre, Nicolas Sarkozy a exprimé sa volonté qu'ils « associent l’ensemble des acteurs concernés ». Tous ? Non, pas encore les lecteurs, et presque pas les sociétés de journalistes, qui ne sont ainsi pas conviées dans le groupe sur « le métier de journaliste ».
C'est ce que dénonce le forum permanent des sociétés de journalistes, qui a envoyé mardi un mail à Emmanuelle Mignon, l'ancienne directrice de cabinet du Président chargée de coordonner ce « Grenelle ».
« Pourquoi ceux qui ont été désignés présidents de groupe par la main de 'Dieu' s'arrogeraient-ils le droit de choisir leurs interlocuteurs ? », se demande Jean-Michel Dumay, le président du forum des SDJ, qui en représente 27.
Les Sociétés de journalistes ne sont pas les bienvenues
Sur les quatre groupes créés par Nicolas Sarkozy, seul un a proposé aux SDJ de participer à ses travaux : celui que préside Bruno Patino sur « Internet et les développements du numérique ».
Les trois autres (le contexte économique, presse et société, et le métier de journaliste) avaient décidé de se passer des sociétés de journalistes. Finalement, après avoir invité le secrétaire général du forum, François Malye, à titre individuel, François Dufour ( »presse et société) vient d'accepter qu'il vienne ès qualités.
Des deux autres groupes, toujours aucun signe ni aucune explication. En théorie, des états généraux, c'est fait pour donner la parole à tout le monde, s'étonne Jean-Michel Dumay. Pour nous, il y a donc tromperie sur la marchandise.
Les journalistes, quantité négligeable du dispositif élyséen ?
Le forum est particulièrement surpris du silence de Bruno Frappat, qui préside le groupe sur le métier de journaliste, au sein duquel les SDJ ont a priori une évidente légitimité à siéger. Le PDG du groupe Bayard Presse (et ancien directeur de la rédaction du Monde) a bien invité le Syndicat national des journalistes (SNJ), mais pas les SDJ, qui représentent les journalistes sur les questions éditoriales, et pas syndicales.
C'est difficilement concevable pour Dumay :
Si vraiment ils voulaient accréditer l'idée d'un rassemblement de directeurs de journaux qui réforment la presse en fonction de leurs intérêts, ils ne s'y prendraient pas autrement.
Joint par Rue89, Bruno Frappat n'a pas voulu faire de commentaire sur cette affaire.