À 2 ans, elles déjouent la sécurité de leur crèche
ANNE-CHARLOTTE DE LANGHE.
Publié le 20 juillet 2007 - http://www.lefigaro.fr/
Les trois fillettes ont marché une demi-heure avant d'être repérées et ramenées par la police. Un incident rarissime.
IL N'Y a pas d'âge pour faire l'école buissonnière. Le personnel de la crèche de Cap-d'Ail (Alpes-Maritimes) l'a appris à ses dépens, lundi dernier, en découvrant que
trois fillettes de 2 ans et demi avaient réussi à s'échapper momentanément de l'établissement, pour finalement être raccompagnées par la police.
Une enquête interne a depuis été diligentée par la directrice de la crèche elle-même, et par le maire de la commune, Xavier Beck. « Si un tel événement a pu avoir lieu, c'est qu'il
y a eu des comportements qui ne sont pas satisfaisants », estime l'élu, selon lequel « rien ne remplace jamais la vigilance humaine ».
Lundi, après un goûter d'anniversaire donné en l'honneur d'un de leurs camarades, les petites pensionnaires sont invitées à aller jouer dans la cour jardin. À 16 heures, les 21
enfants répondent à l'appel des puéricultrices. Échappant - pour des raisons encore floues - à la surveillance de celles-ci, trois fillettes sont alors parvenues à ouvrir la porte de sortie
grillagée séparant l'aire de jeu du complexe immobilier dans lequel est située la crèche. Ce portail, équipé d'une barre horizontale antipanique placée à un mètre de hauteur, répond aux normes
imposées par les services de secours.
Côté cour, il peut être dévérouillé d'une simple pression des mains ; côté résidence, il s'ouvre au moyen d'un digicode. Il y a quelques mois, ce dispositif avait toutefois été
renforcé par la pose d'un cache en Plexiglas « car les enfants s'amusaient souvent à taper dessus », rappelle la directrice, Laurence Forestier. Selon elle, les petites
fugueuses ont très bien pu se répartir les tâches pour parvenir à leurs fins. « Pendant que l'une soulevait le cache, les deux autres ont dû appuyer sur la barre, et la porte s'est
ouverte. » Le bruit provoqué par la structure se refermant aurait dû attirer l'attention des « deux ou trois membres du personnel » présents à ce moment-là dans la
cour. « Je trouve étrange que personne n'ait rien entendu », confie Xavier Beck.
Une fugue de 100 mètres
Libres comme l'air, les trois enfants ont alors gravi plusieurs dizaines de marches en direction de la médiathèque, située un peu plus haut dans la résidence. Un chemin qu'elles connaissent
bien, puisque des activités y sont organisées une fois par semaine pour leur section. Ce n'est qu'une fois parvenues sur le trottoir de l'avenue du 3-Septembre, où elles ont marché « une
trentaine de mètres, pas plus », qu'elles ont été repérées par un habitant de l'immeuble qui a alerté la police. À 16 h 30, les trois fillettes - « qui ont parcouru
100 mètres en tout » - étaient reconduites à la crèche.
Dans une lettre distribuée hier à la crèche, le maire de Cap-d'Ail a fait savoir à tous les parents que des travaux seraient effectués durant l'été afin de rehausser les barres antipaniques
des portes. La directrice, qui ne souhaite « en aucun cas minimiser les conséquences de cet incident » et promet que « des sanctions seront prises », compte
aujourd'hui sur « le soutien et la confiance des familles » pour que cette mauvaise publicité ne remette pas en cause le fonctionnement de la seule crèche de la commune.