L’ECONOMIE française sera en récession en 1993 pour la première fois depuis 1975, selon les prévisions officielles du gouvernement qui table sur une croissance négative de - 0,4% pour le produit intérieur brut (PIB) marchand, ce qui entraînera mécaniquement une augmentation du chômage. Le PIB total, qui prend en compte les services rendus par les administrations à titre gratuit ou quasi gratuit (justice, éducation, police…) devrait, pour sa part, reculer de 0,1%. Après un recul du PIB marchand de 0,6% au dernier trimestre 1992, le ministère des Finances a indiqué lundi, devant le groupe technique de la commission des comptes de la nation, qu’il s’attendait à un premier semestre 1993 négatif. Il a ainsi confirmé que l’économie française est entrée en récession à l’automne dernier et qu’elle ne devrait pas en sortir avant juin. A l’exception de la consommation des ménages qui augmenterait de 1,1% - tirée par un pouvoir d’achat en hausse de 1% (contre 1,5% en 1992) et un léger repli du taux d’épargne (12,7% contre 12,8%) -, tous les autres moteurs de la croissance seront en panne. On notera que la publication de ces chiffres intervient quelques jours avant l’annonce du détail des « mesures impopulaires » annoncées par Edouard Balladur.
Un peu d'Histoire
Pour les plus jeunes, les "mesures impopulaires" de Balladur consistait en un Contrat d'Insertion Professionnelle (CIP) qui prévoyait une rémunération à 80% du SMIC pour les jeunes de moins de 26 ans. Tout comme le plus récent CPE, la mobilisation des jeunes générations (notamment l'Unef et l'Unef-ID) avait conduit au retrait de ce contrat. E. Balladur a également été à l'initiative de la première étape de la réforme des retraites. La loi Balladur a introduit la règle selon laquelle les salariés du secteur privé devaient avoir cotisé 40 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Cette disposition s’ajoutait à la règle suivant laquelle les salariés doivent partir à 60 ans au moins pour bénéficier d’une retraite à taux plein.>>Laisser votre commentaire !