Encore une coïncidence troublante. Celle que j'ai trouvée entre des sculptures issues de l'art Khmer ou de l'art du Champā et représentant un bestiaire rattaché à l'univers mystique de ces civilisations, avec, pratiquement à la même époque, les bas-reliefs et chapiteaux romans.
Ces sculpteurs, que tout sépare (la distance, la culture ainsi que les
références religieuses), puisent dans l'imaginaire humain, la représentation d'un monde fantastique dont les traits prennent forme de façon singulièrement commune. Comme pour le sourire de Reims (cf. note du 3 août 2008), on tombe à nouveau dans cet énigmatique et fascinante capacité des hommes à faire ressurgir, au plus profond d'eux-mêmes, les mêmes formes esthétiques et ce sans aucune influence directe.A ce propos, je recommande vivement la lecture d'un des numéros des Dossiers de l'Art (N°103 - Décembre 2003 / janvier 2004 - Editions Faton) et consacré au symbolisme du bestiaire médiéval sculpté. Ce numéro présente de façon très claire et particulièrement bien documentée, les différentes créatures fantastiques qui ont inspiré les sculpteurs du Moyen Age.