Merci à Lupus pour cet article.
En Europe de l’Est, les sociétés non cotées offrent le potentiel le plus intéressant !
Ce n’est guère en misant sur les «blue chips» que l’investisseur peut faire de bonnes affaires en Europe de l’Est. Seule la prise en compte d’entreprises dont les actions ne sont pas cotées ou peu
liquides permet de miser sur les secteurs actuellement les plus prometteurs. Dans la plupart des
pays de la région, la consommation croît plus rapidement que le PIB, grâce à la hausse des salaires conduisant à une augmentation des revenus disponibles. Mais aux bourses respectives, les sociétés actives dans la vente de détail ou la production alimentaire sont encore rares. Des infrastructures de distribution attrayantes manquent également, raison pour laquelle East Capital a choisi de concentrer une partie de ses investissements immobiliers sur des engagements directs dans des centres commerciaux situés en Russie, Ukraine et au Kazakhstan.
L’agriculture, autre secteur intéressant, ne compte pas beaucoup de sociétés cotées non plus. Et
pour profiter de la consolidation du marché bancaire russe actuellement très fragmenté, où la faible présence d’acteurs nationaux offre la perspective de créer des établissements suprarégionaux par le biais de rachats ciblés, il faut faire son choix parmi 1200 banques non cotées ! Finalement, si les titres faisant partie du secteur de l’électricité représentent une part importante du marché d’actions ukrainien, avec la perspective de renforcer l’exportation d’une partie de leur production, du côté de la Russie, le processus de privatisation en est encore à ses débuts. Des engagements ciblés au cours de son avancement devraient néanmoins permettre
d’en tirer profit. La majorité peut se partager entre quelques actionnaires.
En fait, l’univers d’entreprises esteuropéennes cotées aux bourses locales ou internationales reste petit et souvent focalisé sur les valeurs du secteur de l’énergie et les financières. Au sein de celui-ci, qu’il s’agisse d’anciennes régies étatiques ou d’entreprises privées, la part de l’actionnariat dispersé est assez petite, ce qui rend l’accès plus difficile. Pour certains marchés, les titres négociés de manière régulière constituent l’exception : en Géorgie, ils ne sont que 6, sur un total de 162 entreprises cotées ! Comparée aux PIB, la capitalisation de ces marchés reste faible. Ce facteur déterminant pour la liquidité indique également que la majeure partie de
l’économie de ces pays se tient à l’écart des places financières.
L’investisseur à long terme se doit donc d’aller chercher la valeur et de contribuer lui-même à la réalisation du potentiel des entreprises sélectionnées, de préférence en s’impliquant dans leur gestion. Les engagements financiers purs, auxquels se limitent beaucoup de gérants de fonds, s’abstenant également de participations importantes, sont moins adaptés à cette approche
classique du private equity, qui garde ici sa valeur même pour des sociétés «publiques», donc cotées en Bourse. Le but n’est pas forcément d’imposer des revirements stratégiques importants, mais de valoriser le travail de la direction existante et de faire bénéficier les
sociétés du réseau, par exemple pour accéder à de nouvelles sources de financement. Pour éviter les dérives, il convient de fixer les clauses de sortie déjà à la conclusion du contrat d’engagement.
Les engagements à long terme pris par les fonds exploitant ces idées les empêchent évidemment
d’offrir une liquidité journalière. Certains d’entre eux sont fermés aux nouveaux investisseurs.
La société d’investissement «East Capital Explorer» cotée à Stockholm, qui prend des participations dans ces véhicules, permet néanmoins d’y participer. En 2008, le cours de son action a baissé de 43%, mais la VNI (valeur nette d’inventaire) a limité ses pertes à la moitié.
(Agefi - 15/10/08)