A mi-mandat, Angela Merkel dresse un bilan positif de son action intérieure
Accaparé ces six derniers mois par des responsabilités européennes et internationales (G8), le gouvernement allemand affiche aussi des résultats sur le plan intérieur. La chancelière Angela Merkel a dressé hier, à mi-mandat, un bilan positif de l'action de sa grande coalition. Sur le plan économique, "nous avons de la croissance, nous avons davantage d'emplois et [.] nous réussissons aussi à assainir le budget", s'est-elle félicitée lors d'une conférence de presse à Berlin. Le triptyque "assainir, réformer, investir", qui fixe le cap de l'action gouvernementale, "a fait ses preuves". La deuxième partie de la législature sera consacrée au renforcement de cet essor économique, afin qu'il profite à tous de manière durable.
"Nous avons posé des jalons importants", a résumé la chancelière. Outre le reflux spectaculaire de l'endettement, la grande coalition, formée en novembre 2005, a engagé des chantiers majeurs : réforme du fédéralisme, sortie du charbon, privatisation des chemins de fer (Deutsche Bahn), assurance-dépendance et nouvelles approches qualitatives en matière de garde des enfants. A plusieurs égards, la coalition est même allée plus loin que ne le prévoyait l'accord de gouvernement entre la CDU/CSU et le SPD.
En particulier après la double présidence allemande du Conseil européen et du G8. C'est, par exemple, le cas en matière de protection climatique. Il s'agit maintenant de mener une action durable dans les domaines de l'intégration, de la technologie et de la science, ainsi que dans celui du climat et de l'énergie. Il faut aussi rendre la société plus ouverte et accueillante envers la famille, a-t-elle ajouté.
"Nous allons maintenant nous investir pleinement pour consolider les bases de l'essor économique", a affirmé Mme Merkel. Il faut à ses yeux faire en sorte que "le plus de gens possible en profitent", car la croissance "n'est pas un but en soi. Angela Merkel a évoqué deux dossiers en particulier : la participation des travailleurs au capital de leur entreprise, et la fixation de normes sociales internationales, permettant de donner un visage humain à la mondialisation. L'Allemagne ne peut, en effet, pas perdre de vue la mondialisation lorsqu'elle travaille sur son propre système d'économie sociale de marché, a-t-elle rappelé. "Plus nous sommes forts chez nous, plus nous avons de poids sur le plan international". Et, inversement, beaucoup de décisions de politique extérieure ont des repercussions très importantes à l'intérieur.
Le gouvernement allemand se réunira en séminaire les 23 et 24 août prochains, à Meseberg, près de Berlin. Après les succès enregistrés sur la scène européenne et internationale, les dossiers de rentrée seront plus axés sur la politique intérieure. Au menu figureront la discussion sur le manque de main-d'ouvre dans certains secteurs, qui a ouvert un débat sur le recours à l'immigration, la loi sur l'Office fédéral de la police judiciaire (BKA), la mise en place du compromis sur les bas-salaires (extension à certaines branches de la loi permettant de fixer un salaire minimum) et la poursuite du vaste chantier de réduction de la bureaucratie.
La chancelière a, dans cette perspective, explicitement soutenu son ministre de l'Intérieur, Wolfgang Schäuble, (photo) dont certains propos viennent de déclencher une polémique. Elle s'est déclarée favorable à ce que le BKA soit dorénavant compétent en matière de lutte contre le terrorisme, et se dit convaincue que la nouvelle loi doit contenir la possibilité de perquisitions en ligne des ordinateurs.
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