Une chose semble semble certaine : les conséquences économiques du krach d’octobre 2008 auront des retombées sur ce qu’il est convenu d’appeler maintenant «l’économie réelle», c’est-à-dire l’économie dans laquelle l’argent ne se fabrique pas tout seul, mais grâce à la sueur de ceux qui travaillent.
Ces retombées auront pour conséquences vraisemblables une stagnation des salaires et une augmentation du chômage. La France n’annonce-t-elle pas déjà 30 à 40′000 chômeurs de plus dans les prochains mois ? Même si notre ministre de l’économie se veut rassurante (méthode Coué ?) à ce propos, je serais bien étonné que la Suisse en réchappe sans y laisser quelques plumes.
Qui dit chômage et emploi en berne dit diminution des revenus. Qui dit diminution de revenu dit diminution de la consommation et qui dit diminution de la consommation dit récession. Et la spirale s’emballe. Mais comme il faut bien que la machine économique, qui postule la croissance infinie, se remette en marche, il y en a qui vont avoir tout intérêt à relancer cette fameuse croissance et la consommation qui y est la source.
C’est là qu’intervient le petit crédit. Un petit crédit que les banques et les publicitaires vont agiter comme une carotte devant le museau d’un âne pour inciter les ménages à consommer. Certains vont marcher dans la combine, parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement ou parce qu’ils ont admis une bonne fois pour toutes qu’il n’y a pas de vie sans consommation, et vont s’endetter pour de longs mois et, parfois, de courts plaisirs.
La machine économique sera fort aise de s’ébrouer à nouveau et de recommencer – poursuivre – son cirque infernal pour le plus grand bonheur des banques qui, ainsi, pourront se faire plein de blé sur le dos de ceux qui cèdent au chant des sirènes du petit crédit et qui vont le payer cher.
Et tout cela même si certains économistes conseillent d’assainir le marché du crédit à la consommation pour sortir de la crise actuelle. Un conseil très utile quand on sait qu’en novembre 2006, le Crédit Suisse, qui lançait sa nouvelle banque de prêt à la consommation - BANK-now – se désolait que «jusqu’ici, en comparaison internationale, les Suisses étaient peu enclins à s’endetter.»
Et si, à défaut de parvenir à interdire la publicité, on apposait quelques avertissements bien sentis, qui ont fait leurs preuves, sur les publicités pour le petit crédit ? Des mises en garde du style :
Le petit crédit nuit à votre santé financière et à celle de votre famille.