Lc 11, 42-46 Jésus disait : « Malheureux êtes-vous, pharisiens, parce que vous payez la dîme sur toutes les plantes du jardin, comme la menthe et la rue, et vous laissez de côté la justice et l'amour de Dieu. Voilà ce qu'il fallait pratiquer, sans abandonner le reste. Malheureux êtes-vous, pharisiens, parce que vous aimez les premiers rangs dans les synagogues, et les salutations sur les places publiques. Malheureux êtes-vous, parce que vous êtes comme ces tombeaux qu'on ne voit pas et sur lesquels on marche sans le savoir. »
Alors un docteur de la Loi prit la parole : « Maître, en parlant ainsi, c'est nous aussi que tu insultes. » Jésus reprit : « Vous aussi, les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous, parce que vous chargez les gens de fardeaux impossibles à porter, et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux d'un seul doigt. »
Souvent, très souvent, trop souvent l’Eglise catholique (et donc ceux qui la compose, on est bien d’accord) sont comme ces grenouilles de bénitiers juives du temps de Jésus, les Pharisiens. On a parfois tendance à penser qu’en suivant les codes, les rites, la Loi, tout ira bien, on gagnera notre place au Paradis, Dieu nous donnera un bon point et une sucette et banco. C’est vrai, moi la première, l’Eglise et ses pseudos-moralisateurs me saoûlent avec leur « yakafaire ça » « yakapasfaireça » « Faut que » « Faut pas que », avec au choix des sujets bien polémiques genre la contraception, l’avortement, l’homosexualité, l’argent, la place des femmes dans l’Eglise etc… Est-ce que suivre la Loi à la lettre me rapproche de Dieu ? Est-ce que suivre des lois humaines me rapproche en conscience de Dieu ?
Et puis dans ce texte aussi, il y a ces docteurs de la Loi, ceux-là mêmes qui font les lois à suivre, qui veillent à leur application, qui passent du temps dans leurs livres saints, qui se sentent aussi insultés par ce que dit Jésus. Comment ça ? Tout ce pour quoi nous avons la vocation, tout ce que nous mettons en œuvre pour aider les gens à suivre la voie divine ne serait rien ? Ca ne vous rappelle pas ces prêtres dans nos paroisses qui vous mettent un peu la pression, vous culpabilisent parfois…sans forcément savoir de quoi il retourne vraiment ? C’est ce dont les accuse Jésus : de faire des lois qu’ils imposent aux autres, tout en étant incapables eux-mêmes de les suivre.
Alors, que faut-il faire ? Jeter le bébé avec l’eau du bain ? Ne plus rien faire ? Ne plus pratiquer ? J’aurai tendance à dire que c’est comme tout dans la vie : qu’il faut agir avec modération. Faire comme les moutons de Panurge et suivre les rites et les commandements à la lettre sans comprendre le fond du message (l’Amour de Dieu et sa présence dans nos vies pour ceux qui auraient loupé les épisodes précédents de ce blog…lol) ? Ou alors tout foutre en l’air et dire que de toute façon c’est des conn… rituelles ? Dans les deux cas je trouve que ce n’est pas vraiment une solution. Je pense plus qu’il faut se faire confiance, et faire confiance à la petite lumière en soi qui nous fait avancer. Se demander : ce que je fais, ce que je vis de ma foi, dans ma pratique, est-ce que je le fais en conscience ? Est-ce que je pense qu’ainsi je me rapproche de Dieu et que j’entre en dialogue avec lui ? Peut-être que tout le cœur du problème est là : comment ne pas être enchaîné à une pratique stupide et incomprise ou au contraire à une non-pratique totale stupide et incomprise, mais comment rentrer en dialogue avec Dieu avec les rites et les lois qui me sont proposés ?