4 février 2005 – S’il est admis que le soleil peut être la cause de certains cancers, deux nouvelles études indiquent qu’il pourrait aussi permettre de les prévenir et les traiter. Mais attention : il ne faut pas cesser de s’en protéger pour autant.
Selon l’équipe éditoriale du Journal of the National Cancer Institute1, dans lequel les deux études indépendantes sont parues, c’est vraisemblablement la vitamine D qui est la clé des résultats obtenus : le soleil permet à l’organisme de synthétiser la vitamine D qui, entre autres, stimulerait le système immunitaire, contribuant ainsi à mieux le protéger contre certains cancers.
Dans la première étude2 effectuée en Suède et au Danemark, on a comparé l’effet à long terme de l’exposition au soleil sur 3 740 personnes aux prises avec des lymphomes cancéreux (hodgkiniens, non hodgkiniens ou leucémiques) avec 3 187 individus en santé.
Les chercheurs ont observé une relation inverse entre l’exposition aux rayons ultraviolets (UV) et le risque d’être atteint de lymphome non hodgkinien : plus les personnes se sont exposées au soleil lorsqu’elles étaient dans la vingtaine, plus le risque diminuait (de 20 % à 40 % moins de risque). La même relation, bien que plus faible, a aussi été observée avec le risque d’apparition de lymphome hodgkinien.
Selon les éditorialistes du Journal of the National Cancer Institute, cette découverte – déjà observée dans une autre étude – ébranle l’hypothèse selon laquelle une exposition intense au soleil pourrait être une cause de l’apparition de lymphomes.
Réalisée aux États-Unis, la deuxième étude3 portait sur 528 personnes atteintes de mélanomes, qui ont été cliniquement suivies pendant plus de cinq ans, en moyenne. À l’instar de l’autre étude, les chercheurs ont constaté une relation inverse, cette fois entre le risque de mourir du cancer de la peau et l’intensité de l’exposition au soleil. Plus les patients avaient subi de coups de soleil ou s’étaient prêtés à des bains de soleil de longue durée, moins ils couraient de risque de mourir de leur maladie.
Les auteurs de l’éditorial du Journal of the National Cancer Institute considèrent qu’aussi « fascinants » soient les résultats des deux études, ceux-ci doivent être accueillis avec circonspection. Sur le seul plan de la santé publique, il serait inopportun de faire de quelconques recommandations quant au degré d’intensité d’exposition acceptable.
Ces études mettent également en lumière la recommandation qu’avait formulée, en mai 2004, le controversé Pr Michael F. Holick, du Centre médical de l’Université de Boston. Il avait alors indiqué qu’afin de se constituer des réserves adéquates de vitamine D, il était indiqué de s’exposer au soleil entre 11h et 14h, sans protection, deux à trois fois par semaine et ce, pendant une durée variant selon la latitude du lieu de résidence (de 5 à 20 minutes)4. Cette sortie publique devait d’ailleurs lui coûter son poste5.
Bonne journée,
Marie-Claude
Martin LaSalle – PasseportSanté.net