En affirmant péremptoirement que la salle réservée au futsal et programmée dans le cadre de l'opération de rénovation urbaine du quartier de Maison-Rouge serait la première construite en Haute-Normandie, Franck Martin s'est attiré cette remarque cinglante de Marcel Larmanou, président de la SECOMILE, mais par ailleurs maire de Gisors : « après celle de Gisors ».
Piqué au vif le maire de Louviers s'en est tiré par une pirouette : « il est vrai qu'à Gisors on est toujours en avance de plusieurs années-lumières sur les autres villes ». S'en est suivi un court dialogue sur l'Est et l'Ouest, Marcel Larmanou étant bien sûr à l'Est puisque membre du Parti communiste depuis son âge de raison.
Franck Martin n'a pas manqué d'évoquer les joutes oratoires qui opposaient les deux hommes, déjà, au sein du conseil général. Il s'est rémémoré avec nostalgie sa présence à Evreux, dans une majorité départementale composite et de gauche, au sein de laquelle Marcel Larmanou s'est toujours trouvé plus à gauche et donc…plus à l'Est (1) que Franck Martin. Les saillies de ce dernier sur le CPE, sur « les entreprises qui vivent et qui meurent », sur ses relations avec Hervé Morin et la réunification de la Normandie résonnent encore aux oreilles de certains conseillers généraux.
Le fait est que, ce mardi, Franck Martin n'a pas été très bon. Un peu comme lors de la venue d'Alain Le Vern, président du conseil régional défenseur de la réouverture de la ligne SNCF entre Evreux et Rouen. Sur son blog — reconnaissons son honnêteté — le président de l'agglomération avoua avoir raté son intervention. On peut comprendre qu'une prise de parole en public génère de l'émotion voire de l'émotivité. Pour les dominer, il faut bien préparer son sujet, s'appuyer sur des notes solides, des chiffres vérifiés…ceux du chômage n'ont pas été les mêmes dans la bouche de Franck Martin (25 %) et celle du préfet (40 %). Qui a raison ? Sachant que le taux de chômage de l'ensemble de la ville serait de 17 % des actifs…
Tout cela n'est pas très grave. Ce sont des mots. Ce qui compte c'est que les douze signataires se soient engagés fermement à modifier les conditions de vie dans ce quartier, à le sortir de son isolement. A agir et à faire. Les habitants n'en demandent pas plus.
(1) Quand on demandait à Guy Mollet, ancien secrétaire général de la SFIO, ce qu'il pensait du Parti communiste français, il répondait : « le PCF n'est pas à gauche, il est à l'Est. » Cette métaphore géographique a fait florès.