Vingt-trois ans après la disparition de Philippe de Dieuleveult et de six de ses compagnons lors d'une expédition sur le fleuve Zaïre, une enquête de la journaliste Anne Miquel révèle que l'animateur de "La Chasse aux Trésors" a été exécuté par les services secrets zaïrois.
Selon les témoignages dont dispose la journaliste et plusieurs preuves qu'elle a pu consulter, Philippe de Dieuleveult, dont on a appris en 1995 qu'il appartenait à la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), a été exécuté par les services secrets zaïrois quelques jours après sa disparition officielle sur le fleuve Zaïre le 6 août 1985.
En effet, dans une enquête intitulée "Les crocodiles du Zaïre" publiée par le magazine XXI, notre consœur a mis la main sur un procès verbal de l'interrogatoire s'ouvrant par ces mots : "L'an mille neuf cent quatre vingt cinq, le huitième jour du mois d'août, a été entendu le prévenu Philippe Dieuleveult".
L'animateur a été interrogé et vraisemblablement torturé à Kinshasa par un commandant de la "Division spéciale présidentielle", la garde personnelle de l'ex-dictateur Mobutu Sese Seko.
Sur le procès verbal de l'interrogatoire figure la signature de Philippe de Dieuleveult, laquelle a été authentifiée par Jean de Dieuleveult, l'un de ses frères, qui a toujours cru à la thèse de l'assassinat contrairement à la femme du défunt animateur.
Car il existe plusieurs hypothèses quant à la mort de Philippe de Dieuleveult. Pour certains, il ne fait aucun doute que ses compagnons et lui ont été victimes d'un tragique accident alors qu'ils descendaient les rapides du fleuve Zaïre en radeau pneumatique.
Pour d'autres, il a été victime d'une bavure de l'armée zaïroise, version soutenue par l'un des survivants de l'expédition, par l'Amiral Lacoste (chef de la DGSE à l'époque) et par Gérard d'Aboville. Cependant, il n'existe aucune preuve, ce qui laisse planer le doute.
Selon les témoignages recueillis par Anne Miquel, Philippe de Dieuleveult et ses camarades auraient été pris pour des mercenaires et/ou des espions ce qui a conduit à leur arrestation et à leur interrogatoire ce que confirme la copie d'un télex de l'Agence nationale de documentation (AND, ex-renseignements intérieurs zaïrois) qu'a pu se procurer la journaliste.
Quant aux corps des malheureux, ils auraient d'abord été enterrés dans l'enceinte d'un camp militaire à Kinshasa avant d'être inhumés quelques mois plus tard afin d'être dispersés pour qu'on ne les retrouve jamais.