Oui, Au-dessous du volcan est un
chef-d'oeuvre. Avant de le relire, vous vous en souvenez peut-être,
j'avais quelques soucis. Est-ce que ça avait tenu le coup? Est-ce que ce n'étaient pas le romantisme de ma jeunesse, la
mythologie de l'alcool, et quelques images du film que John Huston en avait tiré (on peut voir son affiche ci-contre) qui m'avaient jadis fait considérer ce
roman comme un des plus grands?
Mais non. Le livre vaut sa réputation.
Evidemment, s'il est devenu un mythe,
c'est aussi à cause des anecdotes qui l'entourent et que l'on
connaît bien.
Les difficultés de Lowry
(1909-1957) pour le terminer, d'abord. Refusé en 1940 par tous
les éditeurs, le manuscrit retravaillé est refusé
de nouveau en 1945. Mais Lowry écrit une lettre de 20'000 mots
pour justifier son travail aux yeux de Jonathan Cape qui a publié
son premier roman, Ultramarine (1933). Cape prend finalement
le livre, le sort en 47, et c'est un succès mondial.
Qui va bloquer Lowry. Mis sous contrat
pour un vaste cycle romanesque, The voyage that never ends, il
ne pourra plus achever aucun texte malgré un travail intense
et il finira sa vie dans l'errance, l'alcool, les problèmes de
santé et d'argent. Il meurt en 57 d'un abus de médicaments
pris en état d'ébriété. La question du
suicide se pose et n'est pas résolue.
Dans les années 60 et 70, on
publie enfin de manière posthume ses romans inachevés.
Mais ils ont été retravaillés et parfois
réécrits par son épouse, Marjorie Bonner,
ancienne starlette hollywoodienne et auteur de polars alimentaires,
qui a, l'accuse-t-on, défiguré sérieusement
quelques-uns de ces textes.
Ne lui jetons pas la pierre. Elle a
aidé aussi son époux à remanier Under the
volcano et à en faire le chef-d'oeuvre qu'il est devenu.
(A suivre...)
Malcolm Lowry, Au-dessous du volcan, Folio