Crise : Feux mal éteints et brûlures en perspective

Publié le 14 octobre 2008 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
REDESSINER LE « MODELE EUROPEEN »
L'éditorial de  Daniel RIOT pour Relatio-Europe
Oyez, oyez, Bonnes gens... « Notre dispositif est prévu non seulement pour que l'Etat ne perde pas d'argent, mais en gagne ! »...Dormez en paix et faîtes de beaux rêves. Chaque Européen est engagé de gré ou de force (nouveaux nés compris) pour quelque 5000 € par tête, mais (c'est promis) il n'en coûtera rien à personne. Heureusement, le tout nouveau Prix Nobel d'économie, Paul KRUGMAN, qui dénonce les néo-cons et leurs doctrine économique depuis des années, est moins langue de bois (ou plus lucide) que nos grands faiseurs de miracles si contents d'eux-mêmes.
Oui les Européens ont agi avec intelligence dans le bon sens (mieux que l'on pouvait s'y attendre même), mais le risque d'une récession durable subsiste. "Une violente récession", dit Krugman. Revanche du réel sur le virtuel. Et grosse facture de terribles illusions. Attention, dans le soulagement euphorique de ces dernières heures, de ne pas replonger dans de sales mirages...Les feux mal éteints annoncent des brûlures plus graves encore. Que l'Europe se doit de voir avec lucidité et unité.

L'euphorie actuelle (mais temporaire) des marchés boursiers est aussi indécente, écoeurante, vomitive que l'étaient la semaine dernières les postures tragiques, les têtes d'enterrement, les scènes de panique tragique des mêmes acteurs dans les mêmes lieux. Indécence. Impudeur. Cynisme. Ou totale inconscience. On en rigole, ou on en pleure ? On ironise ou on se révolte ? L'expression « économie-casino », forgée par François Bilger voilà plus de trente ans se justifie pleinement. A une nuance près : au Casino, seuls les joueurs gagnent ou perdent. Dans « l'économie-casino », quand l'économie perd, ce sont ceux qui ne jouent pas qui risquent de perdre le plus...Supériorité de réel sur le virtuel.